Les Etats-Unis ont assuré les Nations Unies qu'ils protégeraient des créanciers le fonds humanitaire proposé pour le Venezuela et administré par l'ONU, ont déclaré jeudi des personnes familières avec le dossier, levant ainsi un obstacle majeur à la mise en place de l'argent.

Après des mois de confusion sur la question, l'administration Biden a précisé que le fonds, convenu l'année dernière entre le gouvernement du président vénézuélien Nicolas Maduros et l'opposition du pays, pourrait fonctionner au sein du système financier américain sans risque de saisie par les prêteurs pour rembourser la dette, ont déclaré les sources à Reuters.

Les questions relatives à la vulnérabilité des contributions au fonds, qui devrait être alimenté par plus de 3 milliards de dollars d'actifs actuellement gelés, ont retardé la création et la mise en œuvre de l'effort d'aide au Venezuela.

Des représentants de M. Maduro et de l'opposition ont annoncé un accord sur le fonds lors de brèves négociations au Mexique à la fin de l'année dernière, qui visaient à faire avancer les efforts pour organiser des élections libres au Venezuela.

Les pourparlers sont toutefois au point mort, le gouvernement de M. Maduro reprochant aux États-Unis de ne pas avoir donné l'assurance que le fonds serait protégé, ainsi que la poursuite des sanctions américaines sévères à l'encontre du Venezuela, membre de l'OPEP. Le fonds est destiné à aider les Vénézuéliens ordinaires qui souffrent de crises économiques et humanitaires.

Selon les quatre sources au fait du dossier, les États-Unis ont notifié aux Nations unies, au début du mois, que les fonds seraient à l'abri des créanciers. Il n'a pas été précisé dans l'immédiat si cette information avait été communiquée verbalement ou par écrit.

Bloomberg a d'abord rapporté que Washington avait donné cette assurance à l'ONU.

La Maison Blanche, le département d'État américain, le gouvernement vénézuélien et l'opposition n'ont pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.

L'ONU poursuit ses efforts pour mettre en œuvre l'accord de financement, a déclaré le porte-parole adjoint de l'ONU, Farhan Haq, ajoutant qu'il "a le potentiel de soutenir des millions de Vénézuéliens vulnérables". (Reportage de Matt Spetalnick à Washington, Vivian Sequera et Mayela Armas à Caracas ; reportage complémentaire de Michelle Nichols à New York ; rédaction de Leslie Adler et Marguerita Choy)