(Répétition mot manquant §1)

* Réunion mercredi de pays Opep et hors Opep

* L'Arabie saoudite se dit favorable un accord

* La Russie se déclare disposée à soutenir un gel de la production

par Rania El Gamal et Olesya Astakhova

ISTANBUL, 11 octobre (Reuters) - L'Opep entamera mercredi des discussions avec plusieurs pays producteurs extérieurs à l'organisation sur les modalités d'un accord visant à plafonner la production pétrolière pendant au moins six mois, un projet auquel la Russie a fini par apporter son soutien.

Les ministres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole profitent du Congrès mondial de l'énergie d'Istanbul, qui a débuté dimanche, pour réaffirmer leur soutien au projet, ébauché à la fin du mois dernier à Alger et qu'ils espèrent adopter définitivement fin novembre.

"Je peux affirmer que de nombreux pays extérieurs à l'Opep sont disposés à s'y joindre (...) nous ne parlons pas de soutien, nous parlons de contributions", a déclaré à Reuters mardi le ministre saoudien de l'Energie, Khalid al Falih.

Des représentants de plusieurs pays membres ou non de l'Opep, dont la Russie, l'Azerbaïdjan et peut-être le Mexique, participeront à une réunion prévue à 11h00 GMT mercredi en marge du congrès d'Istanbul, ont déclaré des ministres du cartel.

Tout accord issu de ces discussions s'appliquerait dans un premier temps pour six mois et serait ensuite réévalué, a précisé le secrétaire général de l'Opep, Mohammed Barkindo.

"Nous sommes confiants dans le fait que les autres producteurs non-Opep se joindront (à l'accord) parce qu'il sert les intérêts de tous les producteurs (...) et aussi des consommateurs", a-t-il ajouté.

Eulogio Del Pino, le ministre du Pétrole du Venezuela, s'est quant à lui prononcé en faveur d'un accord valable d'emblée pour un an afin qu'il couvre les périodes de pic de la production des différents pays.

Le mois dernier à Alger, l'Opep a conclu un accord de principe sur une réduction limitée de sa production, censée revenir entre 32,5 et 33,0 millions de barils par jour (bpj) alors qu'elle évolue actuellement autour de 33,6 millions de bpj, un plus haut historique.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a estimé mardi que l'offre mondiale de pétrole pourrait diminuer plus rapidement pour s'adapter à la baisse de la demande si l'Opep et la Russie s'accordaient sur une réduction suffisamment importante de la production, tout en expliquant que la durée de ce processus d'ajustement était difficile à évaluer.

CERTAINS PAYS POSENT LEURS CONDITIONS

L'impact d'un accord éventuel issu des discussions entre producteurs risquerait d'être atténué par le fait que les stocks mondiaux se sont accumulés ces dernières années pour atteindre trois milliards de barils, ainsi que par la volonté affichée de la Libye et du Nigeria, tous deux membres de l'Opep, d'augmenter leur production, diminuée ces derniers temps par des conflits sur leur sol.

Quant à l'Iran, troisième producteur de l'Opep après l'Arabie saoudite et l'Irak, il affiche sa volonté de ne pas réduire ses pompages avant d'avoir atteint quatre millions de bpj, un niveau correspondant à celui d'avant 2012, année de l'entrée en vigueur des sanctions internationales liées à son programme nucléaire, levées partiellement depuis janvier.

Pour ce qui est de la Russie, le ministre de l'Energie, Alexander Novak, a déclaré mardi que son pays maintiendrait sa production à son niveau actuel même en cas d'accord. En septembre, Moscou a produit au total de 11,1 millions de bpj.

Lundi, le président Vladimir Poutine avait déclaré être disposé à se joindre à l'initiative de plafonnement de la production des pays de l'Opep.

Mais Igor Setchine, le PDG de la compagnie Rosneft et dirigeant le plus influent du secteur pétrolier russe, a affirmé que son groupe n'entendait pas diminuer ses pompages.

Le Saoudien Khalid al Falih a précisé qu'il ne participerait pas directement aux discussions de mercredi en raison d'autres engagements mais il s'est entretenu avec son homologue russe avant de quitter Istanbul et son ministère a précisé qu'une nouvelle rencontre aurait lieu avant la fin du mois à Ryad.

"Les ministres ont souligné que leurs deux pays étaient déterminés à coopérer entre autres et avec d'autres producteurs, de l'Opep et hors Opep, pour améliorer les fondamentaux du marché pétrolier, ce qui bénéficiera aux producteurs, aux consommateurs, à l'industrie de l'énergie et à l'économie mondiale", ajoute le communiqué saoudien.

(avec Parisa Hafezi; Marc Angrand pour le service français)