Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture quasi stable après une progression d'environ 2% la veille.

A Paris, le CAC 40 gagne 0,16% à 4.418,74 points vers 11h05 GMT alors qu'à Londres, le FTSE 100 perd 0,1% et qu'à Francfort, le Dax recule de 0,19%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,1%, le FTSEurofirst 300 de 0,11% et le Stoxx 600 de 0,15%.

Ce dernier a piqué du nez dans la matinée pour perdre jusqu'à 0,45% après la publication des premier résultats des enquêtes mensuelles d'IHS Markit auprès des directeurs d'achats en Europe, qui traduisent une contraction record de l'activité du secteur privé en avril.

Mais il est vite reparti de l'avant, les chiffres ne faisant que confirmer un scénario déjà largement intégré dans les cours.

Les investisseurs regardent davantage vers Washington, où la Chambre des représentants doit approuver le nouveau plan de relance de quelque 500 milliards de dollars déjà adopté mardi par le Sénat, et sont surtout à l'affût des résultats du Conseil européen par visioconférence prévu dans l'après-midi, qui pourrait faire avancer le projet de nouveau mécanisme de relance communautaire.

"La réunion du Conseil européen sera suivie de près, pour voir à quelle vitesse les dirigeants de l'UE avancent vers un partage des risques budgétaires à l'échelle de la région", explique George Cole, économiste de Goldman Sachs. Mais "nous nous attendons à ce que les discussions n'aillent pas jusqu'à un engagement clair à mutualiser totalement les risques liés au choc du COVID-19", ajoute-t-il.

Les marchés surveilleront aussi les chiffres hebdomadaires des inscriptions au chômage aux Etats-Unis, qui pourraient porter à plus de 25 millions en cinq semaines le nombre de demandes d'allocation chômage.

PÉTROLE

Après la tempête du début du semaine, le marché pétrolier amplifie son rebond, profitant des espoirs de nouveaux plans de relance des deux côtés de l'Atlantique, des signes de montée des tensions entre les Etats-Unis et l'Iran et de l'annonce par le Koweït d'un début de réduction de sa production.

Le Brent gagne 7,81% à 21,96 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 12,48% à 15,50 dollars.

Le Brent affiche toutefois encore une chute de plus de 20% en une semaine.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

VALEURS EN EUROPE

Le compartiment européen du pétrole et du gaz affiche la plus forte progression sectorielle du jour, un gain de 1,55%, devant celui des matières premières (+1,30%).

Total gagne 2,81% à Paris, BP 0,87% à Londres et Eni 2,06% à Milan.

Le groupe parapétrolier TechnipFMC cède toutefois du terrain (-2,48%) après des trimestriels plombés par des charges exceptionnelles.

Les publications de résultats continuent en effet d'animer la cote européenne: à Paris, Hermès gagne ainsi 1,9%, ses comptes suggérant qu'il résiste mieux à la crise actuelle que ses principaux concurrents.

A l'opposé, le constructeur suédois de poids lourds Volvo perd 5,62% après avoir fait état d'un solde net de commandes négatifs depuis mars.

TAUX

Les rendements de référence sont pratiquement stables, à -0,406% pour le Bund allemand à dix ans et 0,6298% pour les Treasuries de même échéance.

Les rendements italiens sont en revanche en nette baisse, signe que la tension des derniers jours s'apaise un peu dans l'espoir de progrès des discussions à l'échelon européen: le dix ans recule de près de huit points de base pour revenir à 2,033% et son écart avec le Bund, qui avait dépassé 270 points mercredi, retombe autour de 240 points.

Ce mouvement est aussi favorisé par la décision de la BCE d'accepter comme collatéral des titres dont la notation a été dégradée en catégorie spéculative ("junk") depuis le début de la crise du coronavirus.

CHANGES

L'euro accuse le coup des chiffres pires qu'attendu des PMI "flash": la monnaie unique, qui s'échangeait à plus de 1,0830 dollar en début de matinée en Europe, est retombée autour de 1,0770 (-0,41%). L'"indice dollar", qui mesure les fluctuations de la devise américaine face à un panier de référence, en profite et affiche une hausse de 0,21% alors qu'il cédait du terrain avant le recul de l'euro.

Le billet vert souffrait notamment du rebond de plusieurs monnaies de pays producteurs de pétrole en parallèle à celui du prix du baril.

La couronne norvégienne reprend par exemple 0,8% et le peso mexicain 0,7%.

(Marc Angrand, avec Thyagaraju Adinarayan à Londres, édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand