A l’image de l’indice mondial, le CRB (Commodity Reseach Bureau), l’ensemble du compartiment des matières premières affiche des faiblesses notoires. Cette dégradation s’inscrit en parallèle d’une bonne tenue des actions (hausse de 22% sur un an glissant du SP500). Les indices actions demeurent, par conséquent, le support d’investissement attractif pour l’ensemble des investisseurs, au détriment des sous-jacents « commodities ».
Globalement, les principaux contrats se situent en tendance négative même si l'on note quelques exceptions.

En effet, des évolutions contrastées caractérisent le comportement des denrées agricoles. Le maïs et le blé ont perdu 50 % de leur valeur en quelques mois avec une météo très favorable. La sécheresse américaine qui avait grillé les épis de maïs dans les champs du Midwest américain n’est plus qu’un mauvais souvenir : le grain jaune se ternit sous la pluie.

Le sucre réalise la même configuration négative sous l’influence des messages de consommation néfaste pour la santé alors que le cacao se situe au zénith. Les récoltes de fèves sont meilleures que prévu, notamment en Afrique de l’Ouest avec la Côte d’ivoire, premier exportateur mondial, mais le marché mondial reste sous approvisionné. L’appétit pour le chocolat ne faiblit pas (Etats Unis et pays émergents) ce qui a poussé les prix au dessus des 3000 dollars la tonne.
Le coton souffre du déstockage de la Chine et retrouve ses plus bas depuis 4 ans, alors que les contrats sur le pétrole ont connu une vive dégradation (le Brent et le WTI perdent environ 12% sur un an glissant). La spéculation sur les risques géopolitiques est vite retombée, ce qui confirme que les accélérations haussières sont purement spéculatives mais non soutenues.

Les métaux précieux ne valident plus leur statut de valeur refuge, dans un climat boursier où les banques centrales gardent le cap des liquidités abondantes. L’or et l’argent, en perpétuel mouvement depuis dix ans, principalement à la hausse, se stabilisent tout au long de ces derniers mois (baisse de 5 % sur une année glissante). Le sens populaire voudrait que l’once d’or s’apprécie pendant les périodes de turbulences boursières ou risques géopolitiques. En réalité il n’en est rien.

L’indice général des matières premières s’affaiblit et peut entraîner l’ouverture de potentiels baissiers complémentaires significatifs. Cette perspective trouve du crédit avec en parallèle l’appréciation des cours du dollar. Dans ce contexte tendanciel défavorable (comme dans les années 80 et 90), les matières premières dans leur globalité devraient difficilement jouer un rôle défensif ou d’investissements alternatifs pendant les épisodes baissiers sur les indices ou alors de manière ponctuelle.

La tendance primaire des matières premières est souvent opposée à celle prévalant sur les indices actions, ce qui parait de bon augure pour ces investissements, majoritaires à ce jour.