Londres (awp/afp) - L'or s'est d'abord maintenu sur la semaine avant de flancher vendredi, la presse financière ayant rapporté que la banque centrale chinoise a interrompu ses achats d'or en mai.

Principal facteur ayant pesé sur les prix, "la banque centrale chinoise a apparemment cessé d'accroître ses réserves d'or après les niveaux élevés qu'elle avait atteints récemment", affirment les analystes d'IG.

Cette pause est intervenue en mai après 18 mois consécutifs d'achats, selon des données officielles citées par la presse financière.

Pour Ole Hansen, analyste chez Saxobank, la Chine a été l'un des principaux moteurs de la hausse de l'or au cours de l'année écoulée. Elle "est loin d'avoir fini d'acheter de l'or, mais cette pause montre également qu'elle (...) rechigne à payer des prix records".

Les analystes rappellent que les prix de l'or sont actuellement en "phase de consolidation", c'est à dire qu'ils se stabilisent.

Ils restent à des niveaux très élevés, proche du record historique du métal jaune atteint mi-mai à 2.450,07 dollars l'once.

Vendredi, vers 15H45 GMT (17H45 à Paris), l'once d'or s'échangeait à 2.307,15 dollars, contre 2.327,33 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

Café brûlant

Les cours du café ont grimpé sur la semaine, les investisseurs se focalisant sur l'offre réduite en provenance du Vietnam qui pourrait conduire à des pénuries de robusta, alors que le Brésil devrait connaitre une récolte plus importante.

La variété de robusta a même touché jeudi à Londres un nouveau record depuis le début du contrat en 2008, à 4.394 dollars la tonne.

Les prix du café ont été dopés par "l'offre réduite de robusta et les prévisions de deux semaines supplémentaires de temps sec au Vietnam" qui devraient réduire la production, explique Jack Scoville, analyste de Price Futures Group.

La "réduction de la production au Vietnam est à l'origine de la reprise" des cours, précise-t-il.

En parallèle, le Brésil s'attend à voir sa récolte de café augmenter de façon significative comparé à la même période l'an dernier, note Commerzbank.

Néanmoins, "les prix du café ont été peu impressionnés par la perspective d'une augmentation de l'offre dans le plus grand pays producteur et exportateur de café au monde", remarque Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.

"La pénurie de robusta joue un rôle important à cet égard", explique-t-il, l'offre limitée venant du Vietnam captant l'attention des investisseurs.

Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'arabica pour livraison en juillet valait 224,75 cents, contre 222,35 cents sept jours auparavant.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en septembre valait 4.090 dollars vendredi contre 3.987 dollars il y a une semaine à la clôture.

Le cuivre glisse

Le prix du cuivre a glissé sur la semaine à la Bourse des métaux de Londres (LME), lesté par des données économiques mitigées venant de Chine et des inquiétudes quant à la demande du pays.

Les analystes ont relevé une augmentation des stocks de cuivre en Chine à une période où ils ont tendance à diminuer d'ordinaire.

Car "habituellement, les stocks de cuivre en Chine culminent en mars, puis chutent lorsque les usines augmentent leur production à l'approche des mois d'été", explique Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.

Cette montée des stocks alarme quant à la demande de cuivre du plus grand marché au monde, note-t-il.

Cela "suggère que la demande des transformateurs chinois semble atone", poursuit M. Razaqzada.

L'économie chinoise reste en proie à une crise prolongée de son secteur immobilier, qui préoccupe les investisseurs malgré les mesures gouvernementales de relance. Et les signaux économiques venant de Chine sont mitigés.

Selon les chiffres officiels publiés la semaine passée, l'activité manufacturière en Chine, reflet de la santé des usines et du monde industriel, s'est contractée en mai, traduisant une reprise fragile et inégale de la deuxième économie mondiale.

Cette même activité manufacturière en Chine aurait pourtant connu en mai sa hausse la plus prononcée en près de deux ans, selon un indice indépendant publié lundi, calculé par le cabinet S&P Global et le média économique chinois Caixin.

Le baromètre officiel se concentre sur les grands groupes industriels étatiques, tandis que l'indicateur Caixin sonde principalement des petites et moyennes entreprises privées, ce qui explique les écarts entre les deux indices.

"Si les stocks de cuivre ne commencent pas à baisser rapidement bientôt, les inquiétudes augmenteront encore et pourraient avoir un impact plus significatif sur les prix", relève Fawad Razaqzada.

Sur le LME, la tonne de cuivre coûtait 9.770 dollars, contre 10.040 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

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