WASHINGTON, 2 août (Reuters) - Donald Trump a apporté mercredi son soutien à une proposition de loi défendue par deux sénateurs républicains visant à réformer le système de l'immigration légale aux Etats-Unis.

Le projet de Tom Cotton, élu de l'Arkansas, et de David Perdue, élu de Georgie, réduirait l'immigration légale de 50% sur dix ans en limitant notamment les conditions du regroupement familial.

Leur proposition de loi prévoit également d'accorder la priorité à l'arrivée de migrants qualifiés en créant un système à points basé sur les mérites, similaire aux dispositifs existants au Canada ou en Australie.

Au cours de la campagne présidentielle et depuis son arrivée à la Maison blanche, Donald Trump a fustigé le système régulant l'immigration, le jugeant dépassé et estimant qu'il nuit aux employés américains en tirant les salaires vers le bas.

"Ce processus compétitif de candidature favorisera les postulants qui parlent anglais, subviennent financièrement à leurs besoins et à ceux de leur famille et disposent de compétences qui contribueront à notre économie", a déclaré le président républicain lors d'une déclaration à la presse en compagnie des deux sénateurs.

Cotton et Perdue ont annoncé qu'ils avaient travaillé en étroite coopération avec la Maison blanche sur leur proposition, baptisée RAISE Act (Reforming American Immigration for a Strong Economy, réformer l'immigration en Amérique pour une économie forte). "C'est probablement notre troisième ou quatrième visite dans le bureau Ovale pour travailler avec le président Trump", a dit le premier.

Les deux promoteurs de la proposition de loi veulent en finir avec la système de loterie annuelle qui propose chaque année 50.000 "cartes vertes" de résident à des personnes de "pays sous-représentés".

"Cette loterie de la diversité est rongée par la fraude, ne comporte aucun intérêt économique ou humanitaire et ne favorise même pas la diversité", écrivent-ils dans la présentation de leur proposition.

Les deux sénateurs se défendent de vouloir remanier totalement les règles régissant l'immigration légale. Ils disent notamment que leur texte n'affecterait pas les visas temporaires pour le recrutement de travailleurs dans certains secteurs technologiques ou pour des emplois saisonniers.

Mais l'adhésion d'une majorité au Congrès semble loin d'être assurée.

Pour le sénateur républicain Lindsey Graham, le texte va trop loin. Prenant en exemple son Etat, la Caroline du Sud, il explique que l'agriculture et le tourisme, les deux principaux secteurs de l'économie locale, en souffriraient. (Ayesha Rascoe avec Mica Rosenberg à New York; Henri-Pierre André pour le service français)