Commodesk - Dans le bras de fer entre les autorités argentines et les céréaliers, le gouvernement est à la manœuvre. Comme le ministère de l’Agriculture contrôle les exportations de blé, les céréaliers ont décidé de reporter leur attention sur une culture non réglementée, l’orge.

Les surfaces emblavées (semées en blé) ont reculé d’un million d’hectares l’année dernière, tombant au plus bas depuis 110 ans, à 3,8 millions d’hectares. Comme cela réduit les recettes à l’exportation, les producteurs vendent d’autres céréales, comme l’orge, dont les surfaces ont augmenté de 30%. Une stratégie soutenue par la Sociedad Rural Argentina (SRA) et la Confédération rurale (ARC), deux bastions de l’opposition.

Mais le ministre du Commerce, Guillermo Moreno, a fait savoir que si les céréaliers ne se remettaient pas à planter plus de blé, il contingenterait aussi les exportations d’orge, ou de toute autre céréale qui s’y substituerait. Il avait auparavant réduit les autorisations de vente à l’étranger de blé de la campagne 2011-2012, ramenées de 5,3 à 3 millions de tonnes.

L’Argentine ne produit plus que 9,4 millions de tonnes de blé en 2012-2013,  contre 14,1 millions de tonnes la précédente saison. Or, le pays a besoin de six millions de tonnes de blé pour la consommation intérieure, ce qui ne laisse que trois millions de tonnes à exporter.

La production d’orge a été portée à 5 millions de tonnes, + 49,4 % sur un an. Elle est entièrement dédiée à l’exportation, dans les qualités brassicole et d’aliment du bétail. Le secteur agricole apporte 60% des recettes en devises du pays.