Les économistes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne une baisse de 4,8% des commandes sur un mois mais de 18,8% seulement en rythme annuel.

Ces chiffres devraient renforcer les anticipations d'une contraction du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro plus forte au quatrième trimestre 2008 que celle de 0,2% enregistrée aux deuxième et troisième trimestres.

"Cette nouvelle chute brutale des commandes à l'industrie souligne l'état catastrophique du secteur manufacturier de la zone euro", commente Howard Archer, économiste de Global Insight.

"Cela accrédite l'idée que la région est à la merci d'une nette contraction de son PIB en 2009 après l'accentuation de la récession lors du quatrième trimestre 2008."

Les commandes en direction des industries de transport (véhicules motorisés, navires, trains et avions) ont reculé de 6,3% d'un mois sur l'autre et de 46,4% en rythme annuel.

Selon de nombreux économistes, le pire reste cependant à venir. "Si on cumule les deux derniers mois, on observe une chute de 10% des commandes nouvelles et cela devrait sans doute n'être qu'un début. Nous anticipons d'autres chutes dans les deux à trois mois", souligne ainsi Holger Schmieding, de Bank of America.

Le repli des commandes à l'industrie fournit un argument supplémentaire aux tenants d'une nouvelle baisse du loyer de l'argent européen.

Depuis octobre, la Banque centrale européenne a abaissé ses taux de 225 points de base pour les ramener à 2,0%. Son président Jean-Claude Trichet a laissé entendre à plusieurs reprises qu'il n'y aurait pas d'assouplissement en février mais n'écarte pas de procéder à une nouvelle détente en mars.

"Cela maintient la pression sur la Banque centrale européenne afin qu'elle aille plus loin. Nous anticipons une baisse de 50 points de base à 1,50% en mars", prédit Howard Archer.

Jan Strupczewski, version française Marc Angrand et Nicolas Delame