par Carmel Crimmins et Luke Baker

L'aide financière, d'un montant de 85 milliards d'euros, sera débattue par les ministres des Finances de l'Eurogroupe à Bruxelles à partir de 13h00 (12h00 GMT).

L'Ecofin, qui s'étend aux 27 pays de l'Union, devrait également se réunir pour valider le déblocage de l'argent puisé dans le Fonds européen de stabilité financière (FESF), créé en mai dernier pour venir en aide à Athènes.

En s'engageant à soutenir l'Irlande, dont les déficits sont plombés par le coût du renflouement de ses banques fragilisées par des pertes massives, l'Union espère tirer un trait sur la crise de la dette dans la zone euro.

Mais les investisseurs pourraient rapidement regarder du côté d'autres pays à fort déficit, comme le Portugal, et le bras de fer se durcir entre marchés et responsables politiques.

Tandis que l'Irlande mettait vendredi la dernière main au plan de sauvetage UE-FMI, le Portugal et l'Espagne, malmenés sur les marchés, ont été contraints de démentir des informations selon lesquelles ils pourraient devoir aussi demander une aide.

Le président français Nicolas Sarkozy s'est entretenu samedi au téléphone avec le président du Conseil italien Silvio Berlusconi, le Premier ministre portugais José Socrates, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et le président du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero.

Plusieurs dizaines de milliers d'Irlandais ont manifesté samedi dans les rues de Dublin pour protester contre le sauvetage à venir. Les partis d'opposition, donnés gagnants des élections anticipées attendues dans les semaines à venir, ont juré de rejeter tout accord qui imposerait des taux d'intérêt élevés sur les prêts accordés à Dublin.

La Grèce, qui a obtenu 110 milliards d'euros en mai dernier, peine à atteindre ses objectifs de réduction des déficits et le journal grec Realnews, citant un responsable du FMI, a rapporté samedi que la période de remboursement des prêts pourrait être prolongée de cinq ans afin de faciliter la tâche d'Athènes.

Une telle mesure risquerait de se heurter à une vive résistance de la part d'autres Etats membres comme l'Allemagne, qui en tant que première économie du bloc fournit le plus gros effort dans les plans de sauvetage.

Jean-Stéphane Brosse pour le service français