par Cyril Altmeyer

Juste à temps pour l'ouverture de la Coupe du monde de football, 17 licences de paris sportifs, hippiques et poker ont été attribuées à des poids lourds du secteur comme l'autrichien Bwin ou encore Mangas Gaming, créée par l'homme d'affaires Stéphane Courbit.

De nouveaux entrants comme SPS Betting France (TF1), Iliad Gaming et Sajoo (coentreprise entre le groupe Amaury et Bwin) font également leur apparition, mais la plupart des groupes de médias ont préféré nouer des partenariats, effrayés par les risques de ce marché sulfureux et le faible espoir d'en tirer des revenus substantiels, en dehors de la publicité.

Jean-François Vilotte, le président de l'Arjel, a déclaré lors d'une conférence de presse avoir reçu 35 demandes d'agréments d'une durée de cinq ans, émanant de 24 opérateurs - un chiffre encore loin des 40 ou 50 opérateurs attendus.

Une fois les gains retirés des produits des mises, le jackpot total ne devrait guère dépasser 300 millions d'euros pour les trois catégories de paris et jeux, auxquels il faudra encore retrancher une fiscalité pouvant paraître dissuasive.

L'Etat prélèvera 7,5% des mises des joueurs pour les paris sportifs et hippiques et 2% des mises pour le poker avec un plafond fixé à un euro par donne, une partie de ces recettes étant affectée à la lutte contre la dépendance aux jeux.

MARGINALISER LES SITES ILLÉGAUX

Attirer les joueurs vers les sites agréés ne constitue qu'une partie de la stratégie affichée par l'Arjel pour marginaliser les sites illégaux, dont l'accès pourra être bloqué et dont les propriétaires encourront entre trois et sept ans de prison assortis d'amendes.

"C'est dans les tous prochains jours que nous procéderons aux premières mises en demeure (...) des sites qui opèreraient dans l'illégalité", a expliqué Jean-François Vilotte, le président de l'Arjel, lors d'une conférence de presse.

"Cyberpatrouilleurs" relevant des douanes et de la police judiciaires et "joueurs mystères" dépendant de l'Arjel sillonneront la toile pour réduire de manière significative la fréquentation des sites étrangers et vérifier que joueurs et sites agréés respectent bien les règles.

La proportion des sommes reversées aux joueurs est plafonnée à 85%, selon un décret publié dimanche au Journal officiel.

Quant aux sites ayant obtenu une licence de poker, il devront attendre la publication d'un décret d'application fin juin à la suite d'un recours déposé auprès de la Commission européenne par Malte, où sont domiciliés de nombreux sites de jeux en ligne.

Canal+ (groupe Vivendi), qui s'est allié avec le bookmaker britannique Ladbrokes, n'a pas encore obtenu son agrément.

Avec la contribution d'Elizabeth Pineau et Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot