Paris (awp/afp) - Les marchés ont pour la plupart progressé en Asie lundi tandis qu'en Europe, la tendance se présente bien morne dans la mesure où Londres est fermée en raison des célébrations du couronnement du roi Charles III et qu'il s'agit également d'un jour férié en France.

Les places asiatiques ont progressé dans le sillage du rebond à Wall Street vendredi grâce à un sursaut des banques régionales et de la technologie mais aussi à des chiffres solides de l'emploi aux Etats-Unis qui éloignent le spectre d'une récession. Shanghai a gagné 1,81%, Shenzen 0,44% et Hong Kong 1,2% dans l'attente de nouveaux indicateurs macroéconomiques chinois cette semaine.

Au retour d'un long week-end de cinq jours, Tokyo a reculé de 0,7% digérant notamment les données ambivalentes de l'emploi américain publiées en fin de semaine dernière.

En Europe, Paris (+0,05%) et Francfort (+0,01%) faisaient du surplace. Madrid prenait 0,48% et Milan 0,24% à 07H30 GMT.

Signe de fragilité de la conjoncture en Allemagne, la production industrielle a baissé de 3,4% sur un mois en mars, plombée par le secteur automobile, selon les chiffres publiés lundi par l'office fédéral statistique.

La semaine dernière, la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) ont relevé chacune leur principal taux directeur de 0,25 point de pourcentage dans le combat qu'elles mènent sans relâche depuis des mois contre l'inflation.

La BCE, qui a commencé son cycle de resserrement monétaire en juillet 2022, soit quatre mois après la Fed, a laissé la porte ouverte à de nouvelles hausses de taux.

La Fed, quant à elle, a abandonné toute indication de hausses supplémentaires anticipées pour s'en remettre aux données économiques pour la suite.

Celles publiées vendredi ont montré un marché de l'emploi resté dynamique en avril aux Etats-Unis, ce qui illustre la résilience de l'économie américaine.

Mais la croissance des salaires, liée au manque de main d'oeuvre, n'est pas de bon augure pour faire plier l'inflation, ce qui pourrait inciter la Fed à maintenir les taux d'intérêt à un niveau élevé alors que les investisseurs aspirent à une fin potentielle du resserrement monétaire à cause du risque de récession qu'il fait planer.

"Les données solides de l'emploi ont renversé la vapeur au sujet d'une perspective de baisse des taux de la Réserve fédérale en juillet", observe Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Cela a eu un effet direct sur les taux obligataires de court terme, qui se sont tendus en fin de semaine dernière. Le rendement de l'emprunt américain à deux ans continuait de monter lundi à 3,94% contre 3,91% vendredi. Son pendant allemand s'élevait à 2,60% contre 2,57%.

Les investisseurs attendent désormais l'indice des prix à la consommation américaine pour avril, qui sera publié mercredi, et les prix à la production aux Etats-Unis jeudi, pour se faire une idée de l'évolution de l'inflation et pouvoir mieux anticiper le prochain mouvement de politique monétaire de la Fed.

"Toute surprise à la hausse dans les chiffres de l'inflation ramènerait sur le devant de la scène les partisans d'une politique monétaire de la Fed plus ferme envers l'inflation et aiderait à réduire les perspectives de baisses de taux de la Fed", estime Mme Ozkardeskaya.

Par ailleurs, le débat autour du plafond de la dette aux Etats-Unis fait planer un risque négatif.

Un défaut de paiement des Etats-Unis sur leur dette entraînerait le "chaos financier et économique", a averti dimanche la secrétaire au Trésor Janet Yellen, alors que l'opposition républicaine refuse toujours de relever sans condition le plafond de la dette.

"L'anxiété concernant un défaut américain est au plus haut", souligne Stephen Innes, analyste pour SPI AM.

Du côté des devises et du pétrole

L'euro s'appréciait de 0,19% par rapport au dollar, à raison d'un euro pour 1,1040 dollar et se renforçait de 0,46% face à la monnaie japonaise, s'échangeant pour 149,05 yens vers 07H35 GMT.

Les cours du pétrole continuaient de remonter la pente dans la foulée de leur rebond en fin de semaine dernière après le rapport sur l'emploi américain: le baril de WTI américain gagnait 1,35% à 72,30 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord avançait de 1,30% à 76,27 dollars.

afp/ol