Paris (awp/afp) - Les Bourses occidentales connaissent un coup d'arrêt dans leur élan mercredi après la publication d'une inflation allemande plus forte que prévu, une mauvaise nouvelle supplémentaire qui renforce les craintes de hausse de taux d'intérêt.

Wall Street a ouvert hésitante: vers 14H10 GMT, le Dow Jones perdait 0,28%, le S&P 500 0,55% et le Nasdaq 0,61%.

En Europe, les Bourse de Paris (+0,07%), Francfort (+0,04%) et Milan (-0,01%) évoluaient proches de l'équilibre, tandis que Londres progressait de 0,80%, soutenue par les valeurs minières. A Zurich, le SMI cédait 0,07%.

L'indice des prix harmonisé, qui sert de référence pour la Banque centrale européenne (BCE), a augmenté de 9,3% en Allemagne en février sur un an, alors que les analystes sondés par Bloomberg s'attendaient à une inflation de 9%.

"Dans l'ensemble, il y a peu ou pas de signes d'un quelconque processus désinflationniste en dehors des prix de l'énergie et des matières premières", estime Carsten Brzeski, analyste d'ING.

Deux autres économies européennes ont connu une accélération des prix en février, la France (6,2%) et l'Espagne (6,1%). Eurostat publie jeudi sa première estimation pour la zone euro.

Ces données accentuent la pression qui pèse sur les épaules de la BCE, qui a pour objectif de ramener l'inflation autour de 2%, et relève ses taux directeurs depuis plusieurs mois pour ce faire.

La BCE a déjà annoncé une hausse de ses taux de 0,5 point de pourcentage pour mars mais le marché s'interroge sur la suite du resserrement monétaire, dont l'ampleur reste inconnue.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des dettes souveraines européennes se sont tendus. Vers 15H00 GMT, le taux français à 10 ans grimpait à 3,16%, après avoir atteint 3,20%, soit un plus haut depuis janvier 2012. Celui de l'Allemagne à même échéance atteignait 2,69%.

A deux ans, l'échéance la plus sensible aux anticipations de politique monétaire, les taux de quasiment tous les pays de la zone euro -exceptée la Slovénie - étaient au-dessus de 3%.

L'euro bondissait face à la plupart des autres devises, soutenu par la perspective de plus de hausses de taux de la part de la BCE. Il prenait 0,88% face au dollar (1,0670 dollar pour un euro) et 0,94% face à la livre (0,8881 livre pour un euro) vers 15H00 GMT.

Le président de la Banque fédérale allemande, Joachim Nagel, a estimé mercredi que cette hausse de mars "ne sera pas la dernière" et que des taux d'intérêt directeurs "encore plus élevés sont nécessaires pour que le taux d'inflation revienne à notre cible de 2% en temps opportun", a-t-il plaidé.

Plus tôt en Asie, la Bourse de Hong Kong a bondi de 4,21%, portée par la publication d'une hausse record de l'activité manufacturière chinoise en février.

Novavax pas en forme ___

A Wall Street, l' action Novavax chutait de 24,30%.

Le laboratoire américain, connu pour avoir produit l'un des vaccins contre le coronavirus, a indiqué mardi qu'il faisait face à une "incertitude significative" quant à sa trésorerie dans l'année à venir, évoquant le risque d'une possible cessation de paiements.

Aston Martin loin devant ___

A Londres, l'action d'Aston Martin bondissait de 7,86% vers 15H00 GMT.

Le constructeur britannique de voitures de luxe a vu ses pertes quasi tripler sur un an en 2022 malgré une hausse de ses ventes, mais l'action s'envolait grâce à une amélioration des marges et à des prévisions optimistes.

A Paris, Stellantis affichait la plus forte progression du CAC 40, à +3,58%, et BMW prenait 2,38% à Francfort.

Le constructeur de véhicules électriques Rivian chutait lui de 12,59% à New York, après l'annonce d'un rappel de véhicules.

Du côté du pétrole ___

Les prix du pétrole reculent légèrement. Vers 15H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, perdait 0,46%, à 83,06 dollars et le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en avril, baissait de 0,51%, à 76,66 dollars.

afp/rp