Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales partaient à la baisse jeudi après l'annonce de la hausse des taux décidée par la Banque centrale européenne et les commentaires de sa présidente Christine Lagarde sur le danger de la persistance de l'inflation.

Sans direction à mi-séance, les indices européens passaient tous dans le rouge vers 13H40 GMT: Francfort reculait de 1,62%, Paris de 1,08%, Londres de 0,82% et Milan de 1,25%. A Zurich, le SMI cédait 0,82%.

Wall Street a suivi avec une ouverture dans le négatif: le Dow Jones se repliait de 0,68%, le S&P 500 de 0,75% et le Nasdaq de 0,88%.

La Banque centrale européenne a relevé jeudi ses principaux taux directeurs de 0,75 point, la plus forte hausse de son histoire, pour faire face à la flambée de l'inflation en zone euro, de 9,1% sur un an en août. Cette décision était attendue par la plupart des analystes.

L'inflation restera "beaucoup trop forte" sur une "période prolongée", a souligné l'institution, qui a nettement relevé ses prévisions de hausse des prix pour 2022 et 2023.

De quoi inciter à cette hausse de taux décidée de manière "unanime" par les gouverneurs, selon la présidente Christine Lagarde. Elle a aussi dit que son institution était encore "loin" du taux "qui aidera à ramener l'inflation à 2%", sa cible.

La décision de la BCE a entraîné une nouvelle remontée des taux d'intérêt de la dette des pays européens: le taux d'intérêt pour l'emprunt allemand à 10 ans, l'échéance qui fait référence, s'approchait de nouveau de ses pics de juin, à 1,66%, contre 1,57% à la clôture mercredi.

"Le communiqué indique également clairement que les taux continueront d'augmenter au cours des prochaines réunions, malgré une révision à la baisse des perspectives de croissance" qui restent néanmoins "encore trop optimistes", selon Charles Seville, économiste chez Fitch.

Toutes les banques centrales des pays développés sont engagées sur des fortes remontées de leurs taux. Cette position a été réaffirmée aussi jeudi par le président de la banque centrale américaine Jerome Powell, pour qui la Fed doit agir fermement contre l'inflation, afin d'éviter qu'elle ne soit ancrée dans l'esprit des consommateurs, comme au début des années 1980. La prochaine réunion du comité de politique monétaire de la Fed se tiendra les 20 et 21 septembre.

Sur le marché des devises, l'euro s'affaiblissait par rapport au dollar. Vers 13H35 GMT, l'euro cédait 0,49% à 0,9956 dollar pour un euro.

Le yen (à 144,18 yens pour un dollar) et la livre (à 1,1480 dollar) restaient proches de leurs plus bas en des décennies atteints la veille.

Le bitcoin était de retour à la baisse (-1,40% à 19.120 dollars) après s'être un petit peu redressé mercredi.

Le pétrole stable ___

Les prix du pétrole remontaient après leur chute de plus de 5% la veille, pris entre les craintes de récession qui affectent la demande et les tensions sur l'offre qui ne sont pas résolues.

Vers 13H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre gagnait 1,22% à 89,07 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en octobre progressait de 1,72%, à 83,35 dollars.

Le gaz naturel européen était de nouveau en baisse, de 2,10% pour s'échanger à 210 euros le mégawattheure sur le marché de référence, le TTF néerlandais vers 13H30.

Les financières résistent ___

Les hausses des taux décidées et à venir permettaient aux entreprises financières, notamment les banques, de résister à la tendance globale des marchés. En Europe, Unicredit prenait 2,80%, Commerzbank 2,68% et Société Générale 0,76%. Les assureurs Axa (+1,01%) ou Munich Reinsurance company (+0,99%) montaient aussi.

La distribution en baisse ___

La maison mère de la chaîne de vêtements bon marché Primark, Associated British Food, dévissait de près de 9% à la Bourse de Londres après avoir averti que son bénéfice serait en baisse l'an prochain, plombé par l'inflation. Dans le même secteur, B&M chutait de 6,30%, Next de 5,39% et Marks&Spencer de 5,00%.

afp/rp