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New York (awp/afp) - Les prix du brut ont plongé lundi, le marché pétrolier n'ayant pas apprécié la décision de l'Opep+ dimanche de commencer à réduire progressivement une partie de ses coupes de production dès octobre.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a cédé 3,39% à 78,36 dollars, glissant sous les 80 dollars pour la première fois depuis février.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juillet, a perdu 3,59% à 74,22 dollars.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés de l'alliance Opep+ ont en effet annoncé dimanche une prolongation des réductions de production en cours jusqu'à fin septembre, avant de remettre progressivement des barils sur le marché au cours des 12 mois suivants.

"Octobre est le pire mois pour ajouter des barils à la production. Ce n'est plus la saison des déplacements. Ils vont ajouter peut-être 100.000 barils par jour en octobre, si c'est le cas, personne n'en a besoin", a réagi Robert Yawger de Mizuho USA, expliquant la chute des cours.

"Ils auraient dû conserver ces barils, attendre le bon moment" pour les remettre sur le marché. "Au lieu de cela, ils lâchent une bombe avec des mois d'avance et vous avez le prix du brut qui s'écroule de presque 4%", a affirmé le courtier.

Pour Tamas Varga, analyste de PVM Energy interrogé par l'AFP, le marché est "déçu que le groupe relâche progressivement certaines de ses limitations de production malgré l'absence de signes tangibles d'amélioration de la demande".

Dans le détail, les membres de l'Opep+ réduisent actuellement leur production sur trois niveaux: à l'échelle du groupe d'abord, avec des objectifs de production officiels réduits de 2 millions de barils par jour (mbj) depuis la fin 2022. Ces quotas officiels ont été étendus jusqu'à fin 2025.

Viennent ensuite des réductions volontaires de certains membres, annoncées en avril 2023, de l'ordre de 1,65 mbj au total, reconduites elles aussi jusqu'à fin 2025.

Enfin, huit membres (l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l'Algérie, l'Irak, le Koweït, le Kazakhstan, Oman et la Russie) ont procédé à des réductions volontaires supplémentaires à hauteur d'environ 2,2 mbj en novembre 2023. A l'issue de la réunion de dimanche, ces réductions supplémentaires ont été étendues jusqu'à fin septembre 2024 avant que ces barils soient réintroduits progressivement au cours des 12 mois suivants.

En résumé, les trois coupes de l'Opep+ totalisent un peu moins de 6 mbj, et sont toutes reconduites jusqu'en septembre 2024. Ce montage complexe, aboutit finalement à un statu quo avec une reconduction du niveau de production actuel à court terme.

Avec la fin des réductions volontaires supplémentaires et l'augmentation de l'objectif de production des Émirats arabes unis, l'Opep+ pourrait réintroduire 2,5 mbj de septembre 2024 à septembre 2025. Selon les analystes de DNB, les prix pourraient fléchir davantage en 2025 "si l'Opep+ agit comme prévu".

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