Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole accentuaient leurs pertes jeudi en cours d'échanges européens après une nouvelle attaque du président américain Donald Trump contre l'Opep et des prix trop élevés.

Vers 15H10 GMT (16H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 67,30 dollars à Londres, en baisse de 53 cents par rapport à la clôture de mercredi.

A New York, le baril de WTI pour la même échéance cédait 41 cents à 59 dollars.

"Très important que l'Opep augmente les flux de Pétrole. Les marchés mondiaux sont fragiles, les prix du pétrole deviennent trop élevés. Merci!", a tweeté M. Trump jeudi.

Les cours, qui s'inscrivaient déjà en baisse en raison d'une hausse hebdomadaire des stocks de brut des Etats-Unis, ont accentué leurs pertes.

Le président américain est coutumier des critiques contre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, qu'il juge responsable de la hausse des prix du carburant.

"Le président devrait se rappeler que des prix mondiaux élevés sont un bénéfice net pour l'économie, selon ses propres conseillers", a souligné Phil Flynn, analyste chez Price Futures Group.

L'industrie pétrolière américaine, dont la production s'est envolée avec l'essor des forages de schiste, profite de la hausse des cours pour puiser dans des gisements plus coûteux à exploiter.

Mi-2018, l'Opep et ses partenaires avaient décidé d'assouplir leurs mesures de limitation de la production. Si le ministre saoudien de l'Energie avait alors cité la pression sur le pouvoir d'achat des consommateurs, de nombreux observateurs du marché soupçonnent que la pression de la Maison blanche sur son allié saoudien expliquait cette décision.

Alors que l'assouplissement de l'accord avait conduit à une dégringolade des prix au quatrième trimestre, l'Opep a adopté des objectifs de production encore plus bas en décembre dernier pour les six premiers mois de 2019.

Mais "la nervosité au sujet de la croissance mondiale, et par conséquent de la demande, mérite d'être mentionnée", a commenté David Madden, analyste chez CMC Markets.

A la veille de la fin du premier trimestre, le Brent grimpait de 25%, un record pour les trois premiers mois de l'année inégalé depuis 2005 tandis que le WTI s'envolait de 30,6% (plus forte hausse sur cette période depuis 2002).

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