Actualisation avec les données de l'EIA sur les stocks américains, les ventes au détail et la production industrielle en janvier

Londres (awp/afp) - Le pétrole accentuait ses pertes mercredi après une accumulation de brut aux Etats-Unis la semaine passée bien supérieure aux estimations et la décision surprise du gouvernement américain de libérer des millions de barils supplémentaires de sa réserve stratégique.

Vers 16H30 GMT (17H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril perdait 1,82% à 84,02 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars, reculait de 2,21% à 77,30 dollars.

Les réserves commerciales de pétrole brut ont décollé de 16,3 millions de barils la semaine dernière aux Etats-Unis, selon des chiffres publiés mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA). Il s'agit de leur huitième augmentation hebdomadaire consécutive, sur fond de fléchissement de la demande.

"Certains investisseurs s'attendaient à une augmentation importante" des réserves commerciales, note Edward Moya, d'Oanda, la fédération de professionnels du secteur, l'American Petroleum Institute (API) ayant estimé mardi soir que les stocks de brut avaient bondi de 10,51 millions de barils la semaine dernière, et ceux d'essence de 846.000 barils.

Les analystes tablaient quant à eux sur une hausse beaucoup plus modeste de 2 millions de barils des réserves commerciales de brut, et de 1,5 million de barils pour l'essence, selon la médiane d'un consensus compilé par Bloomberg.

En parallèle, l'annonce lundi du gouvernement américain d'une vente de 26 millions de barils provenant des réserves stratégiques (SPR) des Etats-Unis, pour se mettre en conformité avec une loi votée au Congrès il y a près de dix ans, pesait toujours sur les cours.

"Le gouvernement américain avait initialement prévu de ne pas y recourir étant donné que 180 millions de barils avaient déjà été libérés du SPR l'année dernière", note Carsten Fritsch, de Commerzbank. Mais les prochaines réductions de production russe ont certainement "incité le gouvernement américain à changer d'avis".

Le pétrole piquait aussi du nez "alors que le dollar se reprend après des données économiques impressionnantes qui ouvrent la voie à un nouveau resserrement de la Fed (Réserve fédérale américaine)", explique Edward Moya.

Les ventes au détail ont en effet rebondi plus qu'attendu en janvier aux Etats-Unis, connaissant même leur plus forte hausse depuis près de deux ans, et la production industrielle est restée stable en janvier par rapport à décembre.

Or, les cours de l'or noir étant libellés en dollars, une appréciation de la devise américaine décourage les achats de pétrole pour les investisseurs utilisant d'autres devises, alors qu'un billet vert moins fort dope la demande.

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