New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont baissé mercredi, poursuivant des mouvements hésitants sur un marché qui peine toujours à se fixer sur les chances réelles d'un rééquilibrage prochain.

Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a perdu 74 cents à 53,59 dollars sur le contrat pour livraison en avril, dont c'était le premier jour comme cours de référence au New York Mercantile Exchange (Nymex).

A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a reculé de 82 cents à 55,84 dollars sur le contrat pour livraison en avril à l'Intercontinental Exchange (ICE).

"Il n'y a pas de quoi s'affoler, ce n'est pas une baisse effroyable", a relativisé Bart Melek, de TD Securities.

De fait, les cours n'ont fait que revenir sur leur hausse de la veille, celle-ci les ayant portés à leur plus haut niveau de l'année à New York.

"Le marché se replie juste un peu et continue à évoluer dans la même fourchette" a renchéri Matt Smith, de ClipperData.

Faute d'actualité marquante mercredi sur le marché du pétrole, les investisseurs ont donc continué à tenter de déterminer les chances d'un rééquilibrage lors des prochains mois.

"Le principal élément, c'est que l'on s'inquiète de voir les stocks poursuivre leur hausse, tandis qu'il n'y a pas de preuve concrète des fortes baisses de production annoncées par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep)", a expliqué M. Melek.

- Regards vers les USA -

L'Opep a multiplié ces derniers jours les déclarations encourageantes sur l'application d'accords de baisses de l'offre entrés en vigueur en début d'année, à la fois entre ses membres et avec d'autres pays.

Mardi encore, son secrétaire général, Mohammed Barkindo, a réitéré que le groupe voulait tenir 100% de ses promesses, donnant alors un bref coup de pouce au marché.

Toutefois, "aucune information nouvelle n'a réellement émergé", a résumé Enrico Chiorando, analyste chez Love Energy. "La question reste de savoir combien de temps l'Opep réduira sa production, car l'accord n'engage pour l'instant que jusqu'en juin."

Autre sujet de nervosité, la situation aux Etats-Unis, qui ne sont pas impliqués dans ces accords: les producteurs américains de pétrole de schiste semblent déjà vouloir s'engouffrer dans la brèche en faisant repartir leur activité.

Qui plus est, la bonne volonté du cartel reste sujette à caution chez de nombreux observateurs que l'Opep n'a guère habitués à respecter ce type d'accords.

"Si l'Opep tient ses quotas pendant six mois, ce sera du jamais vu... voire un miracle", a ironisé dans une note Carl Larry, de Frost & Sullivan.

A ce titre, les investisseurs vont digérer jeudi les chiffres hebdomadaires du département de l'Energie (DoE) sur l'offre américaine, retardés d'une journée à cause d'un week-end prolongé (lundi était férié aux Etats-Unis et les marchés fermés).

"Les investisseurs prennent un peu position en attendant ces chiffres qui devraient être mauvais avec une nouvelle hausse des réserves, donc cela freine les cours", a expliqué M. Smith.

Selon la médiane d'un consensus d'analystes compilé par Bloomberg, les réserves de brut auraient augmenté de 3,25 millions de barils sur la semaine s'achevant le 17 février.

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