New York (awp/afp) - Les Bourses européennes ont légèrement reculé jeudi, en position d'attente avant le rapport américain sur l'emploi vendredi, tandis que Wall Street a franchement décroché après une alerte sur la banque régionale SVB.

Les indices du Vieux continent ont terminé dans le rouge, même si certains sont parvenus à combler la plupart de leurs pertes initiales: Milan a cédé 0,72%, Londres 0,63%, Paris 0,12% et seule la Bourse de Francfort est parvenue à terminer stable (+0,01%). A Zurich, le SMI a cédé 0,69%.

A New York, le Dow Jones a lâché 1,66%, l'indice Nasdaq, 2,05%, et l'indice élargi S&P 500, 1,85%.

Wall Street avait ouvert en hausse, soutenue par des chiffres hebdomadaires du chômage supérieurs aux attentes qui laissent présager d'un refroidissement sur le marché du travail.

Mais les indices sont ensuite partis dans le rouge et ont même accéléré dans le négatif en fin de séance.

En cause, la Silicon Valley Bank, établissement californien dont la maison mère, SVB Financial Group, a annoncé mercredi une augmentation de capital de 2,25 milliards de dollars, importante à l'échelle de l'établissement.

Partenaire privilégié du secteur technologique, SVB cherche ainsi à augmenter ses liquidités pour renforcer son bilan, fragilisé par des retraits de clients.

Le groupe a également vendu dans la précipitation, pour ce faire, un portefeuille de 21 milliards de dollars de titres financiers, ce qui lui a valu une perte estimée à 1,8 milliard.

"SVB est l'élément déterminant de la séance d'aujourd'hui", a expliqué Steve Sosnick, d'Interactive Brokers. Le groupe a perdu, sur une seule journée, 60% de sa valeur (-60,41%).

"Les gens ont réalisé que les problèmes que connaît SVB pourraient arriver à toute l'industrie bancaire", a-t-il expliqué.

L'effet a été renforcé par le fait que la maison mère d'une autre banque, Silvergate Bank, avait annoncé mercredi que l'établissement allait être mis en liquidation. Un épilogue attribué, dans ce cas, au fait que la banque était très liée au milieu des cryptomonnaies, en pleine turbulence depuis un an.

General Electric confirme ___

Parmi les quelques valeurs à s'extraire du marasme, jeudi, General Electric (+5,27%) qui a confirmé ses prévisions pour l'exercice 2023. Le conglomérat a également réaffirmé qu'il comptait introduire en Bourse, début 2024, GE Vernova, regroupant ses actifs dans le secteur de l'énergie.

Credit Suisse rattrapée par le régulateur américain ___

La banque Credit Suisse, secouée par des scandales à répétition, a annoncé jeudi le report de la publication de son rapport annuel, après un appel de l'autorité de régulation des marchés américains concernant une révision dans ses comptes de 2019 et 2020.

Le titre a perdu plus de 6% en séance, proche de ses plus bas historique, mais a ensuite rattrapé une partie du terrain perdu et termine en baisse de 1,94%.

Un bon cachet pour Deutsche Post ___

Le marché a été séduit jeudi par les annonces du géant du courrier et de la logistique allemand Deutsche Post (+1,57%) avec un bénéfice record l'an dernier ainsi que par sa proposition de dividende assortie d'un programme de rachat d'actions renforcé.

Du côté des devises et du pétrole ___

L'euro montait de 0,36% à 1,0583 dollar, reprenant de la vigueur après les chiffres du chômage américain.

Les cours du pétrole ont fini en baisse jeudi, les opérateurs craignant toujours l'asphyxie de l'économie sous l'effet d'un resserrement monétaire trop appuyé, sans se préoccuper, pour l'instant, des fondamentaux du marché.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a abandonné 1,29%, pour clôturer à 81,59 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en avril, a lui cédé 1,22%, à 75,72 dollars.

Le gaz naturel européen remontait après avoir touché un nouveau plus bas depuis août 2021: le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, s'échangeait à 47,67 euros le mégawattheure, en hausse de 12,59%.

ats/rp