Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales accéléraient vendredi et se dirigeaient vers une progression hebdomadaire, la première depuis quatre semaines, l'appétit pour le risque retrouvé faisant également reculer le dollar.

L'Europe boursière évoluait en nette hausse: Paris prenait 1,65%, Francfort 1,44% et Milan 1,99% vers 10H55 GMT. La Bourse de Londres (+1,65%) fonctionnait normalement au lendemain du décès de la reine Elizabeth II, mais sera fermée le jour de son enterrement, qui sera férié au Royaume-Uni.

En Asie, la tendance était la même: la Bourse de Tokyo a avancé de 0,53%, Shanghai de 0,82% et Hong Kong de 2,69%.

Wall Street se dirigeait également vers une troisième séance de hausse consécutive, les contrats à terme laissant présager une hausse à l'ouverture entre 0,9% et 1,2% sur les trois principaux indices.

L'indice des actions mondiales MSCI progressait sur la semaine, après trois replis successifs.

Autre signe d'une confiance retrouvée des investisseurs, le dollar, considéré comme une valeur-refuge, était délaissé après avoir atteint des records de plusieurs décennies contre de nombreuses grandes monnaies cette semaine.

L'euro, à 1,0080 dollar, et la livre, à 1,614 dollar, progressaient d'un peu moins de 1% face au billet vert, et la monnaie japonaise était encore plus vigoureuse sur la séance (+1,80%) vers 10H55 GMT.

Ce mouvement intervient au lendemain de la réunion de la Banque centrale européenne, qui a décidé de remonter ses taux de 75 points de base, une hausse d'ampleur inédite depuis la création de l'institution et qui pourrait être suivie par d'autres de même ampleur d'ici la fin de l'année, anticipent des analystes.

La baisse de l'inflation en Chine observée en août, à 2,5%, donne aussi plus de marge de manoeuvre au pouvoir politique pour soutenir la demande dans le pays, fragilisée depuis plusieurs semaines.

Des commentaires de membres de la Banque du Japon et des mesures économiques en Chine pour soutenir la demande aidaient aussi la configuration du marché.

Mais sur plus long terme, la remontée des indices semble peu probable pour de nombreux investisseurs, alors que l'Europe et les Etats-Unis sont aux prises avec un ralentissement économique, encore amplifié par la lutte des banques centrales contre l'inflation.

"Le ralentissement des chiffres du Produit intérieur brut (PIB) combiné à des coûts d'emprunt plus élevés, une inflation obstinément élevée et un ratio dette/PIB à des niveaux historiques sont parmi les signes les plus inquiétants pour les opérateurs boursiers", énumère Pierre Veyret, analyste d'ActivTrade.

Les banques encore en forme

Déjà en haut de l'affiche jeudi, les valeurs bancaires étaient de nouveau en forme en Europe, portées par le contexte de hausse des taux: Société Générale prenait 3,42%, BNP Paribas 3,26%, Santander 4,28% et Commerzbank 3,97%.

Du côté du pétrole et du gaz

En Europe, les ministres de l'Energie de l'Union Européenne se réunissent aujourd'hui pour examiner les propositions de la Commission européenne, présentées en début de semaine, pour faire face à la crise énergétique.

En net recul depuis son pic de la fin août, le prix du gaz naturel européen sur le marché qui fait référence, le TTF néerlandais, baissait de 5% à 210 euros le mégawattheure vers 10H40 GMT.

Les prix du pétrole étaient en légère hausse vendredi, le Brent évoluant au-dessus des 90 dollars, tirés par les possibles interruptions de livraison d'hydrocarbures russes et la baisse relative du dollar.

Vers 10H40 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre prenait 1,99% à 90,94 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en octobre montait de 1,86%, à 85,10 dollars.

afp/ck