Paris (awp/afp) - Les Bourses occidentales continuent de perdre du terrain mardi. Les investisseurs délaissaient les marchés actions face à la hausse des taux d'intérêt, à laquelle s'ajoutent des risques macroéconomiques en Chine et aux Etats-Unis.

Wall Street a ouvert dans le rouge et dans les premiers échanges, le Dow Jones descendait de 0,50%, l'indice Nasdaq cédait 0,78% et l'indice S&P 500 reculait de 0,67%. En Europe, Paris reculait de 0,63%, Francfort de 0,65%, Milan de 0,83% vers 13H45 GMT, seule Londres résistait (+0,34%). Quant à la Bourse suisse, elle suivait l'évolution générale, son indice phare SMI cédant peu avant 16h10 0,62%.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des Etats se stabilisent après avoir atteint des plus hauts depuis plusieurs années, poussés par la perspective que les banques centrales maintiennent leurs taux d'intérêt à un niveau plus élevé et pour longtemps. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans s'établissait à 4,52% vers 13H45 GMT. Plus tôt, il a atteint un nouveau plus haut depuis 2007 à 4,56% et le taux de l'échéance à 30 ans est monté jusqu'à 4,68%, un record depuis 2011.

En Europe, le taux d'intérêt de l'emprunt de l'Etat allemand à dix ans a touché les 2,82%, au plus haut depuis 2011 aussi. Il valait 2,78% à 15h45. Neil Wilson, analyste de Finalto, conseille de "garder un oeil sur Washington", où le blocage politique entre démocrates et républicains menace à nouveau de paralysie l'administration, quatre mois après avoir frôlé le défaut de paiement.

L'absence d'un accord sur le budget fédéral américain pour 2024 entre républicains et démocrates pourrait avoir "un effet négatif sur la dette souveraine" du pays, a alerté lundi l'agence de notation Moody's, qui pointe une éventuelle "faiblesse de la gouvernance et des institutions aux Etats-Unis en comparaison des autres pays notés AAA". Neil Wilson s'interroge sur l'impact de ce risque sur le marché obligataire. "Il y a peut-être une prime de risque qui s'ajoute, mais il y a aussi un élan général qui pousse les rendements à la hausse", explique-t-il sans certitude.

En outre, "les inquiétudes concernant la stabilité économique de la Chine ont refait surface avec l'aggravation de la crise financière au sein du groupe Evergrande", souligne Stephen Innes, associé du gestionnaire d'actifs SPI AM. Le promoteur immobilier chinois ultra endetté Evergrande (-8,14% à la clôture à Hong Kong) a fait part lundi d'un blocage dans son plan de restructuration destiné à garantir sa survie et a indiqué qu'une de ses entités n'a pas remboursé une échéance de dette de 4 milliards de yuan (547 millions de dollars), rapporte l'agence d'informations financières Bloomberg.

Alibaba veut une place en Bourse

Le géant chinois du e-commerce Alibaba (-0,37% à New York) a annoncé mardi son intention de séparer sa branche logistique du reste du groupe en vue d'une entrée en Bourse à Hong Kong, où le groupe est aussi coté, dans un contexte de vaste réorganisation.

Asos au rabais

L'action du groupe de vente en ligne de vêtements Asos reculait de 2,84% à Londres, après avoir annoncé un chiffre d'affaires en baisse de 10% pour son exercice annuel décalé, mais une rentabilité en hausse.

Le luxe bloqué par Evergrande

Comme la veille, les valeurs du secteur du luxe souffrent face aux déboires d'Evergrande, qui constituent un risque pour "les efforts de rebond économique de la Chine", l'un des principaux marchés du secteur, selon Stephen Innes.

LVMH reculait de 1,51% à Paris, Kering de 2,30%. A Milan, Moncler perdait 3,30%, Richemont cédait 2,63% à Zurich et à Londres Burberry déclinait de 0,91%.

Repli du pétrole

Les prix du pétrole se stabilisaient vers 13H45 GMT. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre, reculait de quelque 0,09% à 93,20 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance, était stable (+0,02%) à 89,70 dollars.

L'euro était parfaitement à l'équilibre face au dollar à 1,0593 dollar pour un euro.

Le bitcoin reculait de 0,2% à 26.236 dollars.

afp/vj