Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales se repliaient une fois de plus jeudi, le retour d'un confinement en Chine pesant sur les perspectives économiques tandis que la détermination de la Fed à lutter contre l'inflation faisait encore grimper le dollar.

Déjà sur quatre séances de baisse consécutive, Wall Street persévérait: le Dow Jones reculait de 0,41%, le S&P 500 de 1,01% et le Nasdaq de 2,10% vers 15H50 GMT.

En Europe à la clôture, Paris a perdu 1,48%, Francfort 1,60%, Londres 1,86% et Milan 1,19%.

Le changement de mois n'a pas relancé les investisseurs, l'annonce d'un confinement à Chengdu, une métropole du sud-ouest de la Chine de plus de 20 millions d'habitants, ayant plombé les indices.

La tendance sur les différentes catégories d'actifs n'a pas changé : alors que les actions baissaient, les taux d'intérêt remontaient de même que le dollar, portés par la détermination des banques centrales de lutter contre l'inflation.

Ainsi, le yen a plongé jusqu'à 140,22 yens pour atteindre un plus bas depuis 24 ans face au dollar, qui profitait de son statut de valeur refuge. La valeur de la monnaie japonaise a fondu de plus de 20% depuis un an, souffrant de la politique accommodante de sa banque centrale alors que les banques centrales occidentales, à commencer par la Réserve fédérale américaine, ont mis en place un sévère tour de vis.

Car l'inflation au Japon n'est que de 2,4% sur un an en juillet, loin des chiffres aux États-Unis (8,5% en juillet) ou en zone euro (9,1% en août) qui ont poussé les banquiers centraux à remonter les taux directeurs et à continuer de le faire.

La livre britannique est brièvement passée sous 1,15 dollar pour la première fois depuis mars 2020, alors que l'euro baissait de 1,16% à 0,9937 dollars vers 15H45 GMT.

Désormais, les responsables de la Fed tout comme ceux de la Banque centrale européenne (BCE) "assument le risque de récession pour baisser les perspectives d'inflation" ce qui effraie les investisseurs qui avaient cru cet été à un pivot des politiques monétaires vers une politique plus souple, souligne Alexandre Baradez, analyste d'IG.

Ce contexte faisait encore monter le coût de la dette : le taux d'intérêt allemand à dix ans, l'échéance qui fait référence, valait 1,56% vers 15H45 GMT, alors qu'il n'était qu'à 1,31% une semaine plus tôt. Aux États-Unis, il montait à 3,26%.

Le bitcoin reculait de 2% à 19'800 dollars.

Les marchés attendent vendredi le rapport mensuel de l'emploi aux États-Unis. Les investisseurs espèrent qu'il montrera une baisse des tensions sur le marché du travail car "plus les données sont bonnes, plus la Fed se sentira enhardie dans sa lutte contre l'inflation", explique Art Hogan de B.Riley Wealth Management.

Les valeurs exposées à la Chine souffrent

À Wall Street, le fabricant de semi-conducteurs Nvidia chutait de 11,30% après avoir indiqué que de nouvelles limitations américaines dans l'exportation vers la Chine de puces utilisées pour les outils d'intelligence allaient affecter ses ventes. Son concurrent AMD se repliait de 6,77%.

En plus d'un contexte économique morose en Chine, marché sur lequel les entreprises du luxe réalisent une importante partie de leurs bénéfices, les actions du secteur étaient lestées par une note d'HSBC qui a abaissé sa recommandation pour LVMH (-2,27%), Hermès (-2,53%), Richemont (-4,46%) et Swatch (-4,45%).

Les inquiétudes de récession faisaient fondre les prix des matières premières et des entreprises spécialisées dans le secteur à l'instar d'ArcelorMittal (-6,25%), Rio Tinto (-3,52%) ou Anglo American (-3,63%).

__ Du côté du pétrole

Les prix du pétrole se repliaient : vers 15H40 GMT, le baril de WTI pour livraison octobre perdait 3,08% à 86,77 dollars. Celui de Brent du mer du Nord pour livraison en novembre, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, perdait 2,56% à 93,17 dollars.

En Europe, le prix du gaz naturel montait légèrement, à 248 euros le mégawattheure sur le marché de référence, le TTF néerlandais, après sa forte baisse cette semaine.

afp/buc