Paris (awp/afp) - Les investisseurs ne prenaient pas de risque sur les marchés mondiaux mercredi, se préparant au ralentissement économique et à de nouvelles hausses de taux des banques centrales pour juguler l'inflation, un contexte qui profitait au dollar mais lestait le pétrole.

Après une séance dans le rouge mardi, Wall Street a ouvert en légère hausse: le Dow Jones prenait 0,40%, le S&P 500 0,50%, le Nasdaq 0,84% vers 13H50 GMT.

En Europe, l'indice parisien CAC 40 cédait 0,24%, la Bourse de Francfort prenait 0,08% et Londres, dont l'indice inclut beaucoup d'entreprises liées au pétrole, perdait 0,91%. En Suisse, l'indice phare SMI perdait 0,52%.

En Asie, la Bourse de Tokyo a lâché 0,71% mercredi, lestée par la dégringolade du yen par rapport au dollar, atteignant mercredi un nouveau plus bas depuis 1998 à 144,99 yens pour un dollar.

Les marchés se tournent désormais vers la réunion de la Banque centrale européenne jeudi et s'attendent à ce qu'elle remonte ses taux de 75 points de base, un mouvement rarissime par sa force pour sortir la zone euro d'une inflation tout aussi extrême (9,1% sur un an en août).

Si l'économie en Europe a encore été résiliente au deuxième trimestre (+0,8% de croissance, estimation révisée en hausse mercredi), les signes de ralentissement depuis ne cessent de se multiplier, alors que l'hiver sera difficile face à la crise énergétique et aux prix du gaz et de l'électricité.

Autre signe du fléchissement de l'économie mondiale, les exportations et les importations chinoises ont connu en août un ralentissement plus important que prévu.

Les craintes de récession provoquaient une baisse des rendements sur le marché de la dette des États, loin d'effacer les hausses des dernières séances.

Selon certains analystes, ces craintes ne seront toutefois pas suffisantes pour alléger la main des banquiers centraux occidentaux dans la lutte contre l'inflation. "La principale leçon tirée par la banque centrale américaine des années 1970 est la nécessité d'éviter un assouplissement trop précoce tant que l'inflation n'est pas revenue à sa cible", estime Matthieu Groues, associé de Lazard Frères Gestion.

Le dollar à la fête

Cette perspective propulsait le dollar à un nouveau plus haut de 24 ans face au yen. Vers 13H40 GMT, le dollar montait de 1,34% face à la monnaie nippone et s'échangeait à 144,70 yens.

L'euro, qui est passé lundi sous les plus bas en 20 ans, restait aussi sous pression. Il valait 0,9915 dollar à 13H40, se renforçant de 0,12% sur la séance face au billet vert.

"Si le dollar continue de monter à cette vitesse, ce ne sont pas seulement les pays autres que les États-Unis qui vont continuer de voir enfler leurs factures d'énergie libellées en dollars mais l'économie américaine va aussi se retrouver au pied du mur", prévient Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Siemens poursuit le rachat de Gamesa

Le fabricant de turbines Siemens Energy (-4,99%), qui va bientôt retrouver le Dax40 a placé mardi avec succès une obligation convertible en actions de 960 millions d'euros, afin de financer le rachat de 33% de capital lui manquant de sa filiale dans l'éolien Gamesa.

Le Brent au plus bas depuis février

Lesté par les craintes de récession économique en pleine crise mondiale du coût de la vie, le Brent, référence du pétrole brut en Europe, est passé mercredi sous 90 dollars, une première depuis début février, avant l'invasion russe de l'Ukraine. L'annonce d'une petite baisse de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de leurs alliés de l'Opep+ lundi a déjà été effacée.

Vers 13H35 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre chutait de 3,49% à 89,60 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en octobre tombait de 4,09%, à 83,33 dollars, passant sous les 85 dollars pour la première fois depuis janvier.

Le prix du gaz naturel européen baissait de 6,10% à 223 euros le mégawattheure.

afp/al