Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes sont dans l'attente jeudi, alors que d'importants évènements politiques vont se succéder, tandis que le yen a chuté au plus bas depuis 1986, pénalisant les places asiatiques.

Les Bourses européennes étaient mitigées dans les premiers échanges: après deux séances dans le rouge, Paris prenait 0,13%, Francfort 0,26% tandis que Londres cédait 0,03% vers 09H15.

En Asie, Tokyo a reculé de 0,82% après trois séances de hausses. "Les investisseurs sont confrontés à de multiples risques" économiques comme politiques, "ce qui empêche les marchés de prendre de l'élan", estiment les analystes de Deutsche Bank.

L'actualité principale en Asie est la chute continue de la devise nippone. Elle est tombée dans la nuit de mercredi à jeudi près de la barre des 160,90 yens pour un dollar, atteignant des abysses inexplorées depuis 1986, au-delà du pallier qui avait déclenché des interventions du gouvernement japonais fin avril et début mai.

Vers 09H00, elle remontait un peu pour valoir 160,43 yens (+0,23% sur la séance).

Le vice-ministre japonais des Finances Masato Kanda s'est dit mercredi "sérieusement préoccupé par le récent affaiblissement rapide du yen", assurant "surveiller de près les tendances du marché".

Les précédentes interventions ont cependant eu un effet limité par le grand écart entre les resserrements monétaires des grandes banques centrales occidentales et la politique accommodante de la Banque du Japon (BoJ).

Les Bourses chinoises étaient aussi en berne: l'indice Hang Seng de Hong Kong chutait de 2,14% dans les derniers échanges après la publication de données montrant le net ralentissement des bénéfices industriels en Chine en mai sur un mois comme sur un an, ce qui attise les préoccupations sur la santé de la deuxième économie mondiale. Shanghai a cédé 0,85%.

En Europe, l'heure est à l'attente avant les élections législatives en France ce week-end et des premières données sur l'inflation en juin vendredi.

A Bruxelles, un sommet européen débute aussi jeudi pour l'attribution des postes-clés de l'Union européenne, trois semaines après les élections continentales.

Plusieurs indicateurs économiques sont aussi au programme dès jeudi, notamment aux Etats-Unis avec les commandes de bien durables en mai, l'estimation finale de la croissance au premier trimestre, ou encore des données sur l'emploi et l'immobilier.

Mais l'évènement le plus attendu viendra vendredi avec l'indicateur des prix PCE aux Etats-Unis, le plus suivi de la Banque centrale américaine pour calibrer sa politique monétaire.

"Cette semaine a déjà été marquée par des surprises" à la hausse "en matière d'inflation au Canada et en Australie", soulignent les analystes de Deutsche Bank.

L'actualité aura aussi une tonalité politique aux Etats-Unis, avec le premier débat entre Joe Biden et Donald Trump pour l'élection présidentielle de novembre.

Nouvelle acquisition pour Saint-Gobain

Le groupe français de matériaux de construction Saint-Gobain a annoncé l'acquisition, pour 1,03 milliard de dollars (environ 960 millions d'euros), de Fosroc, spécialiste de la chimie pour le secteur du bâtiment présent notamment sur les marchés émergents, dont l'Inde. Son cours augmentait de 0,08%.

En avril, il avait annoncé l'acquisition du groupe canadien Bailey, entreprise spécialisée dans les ossatures métalliques pour la construction légère, pour un montant de 600 millions d'euros.

Hausse du bénéfice d'H&M

Le groupe suédois d'habillement H&M (-0,74%) a dégagé un bénéfice net en hausse de 52% au deuxième trimestre de son exercice décalé (mars-mai), à près de 5 milliards de couronnes (442,4 millions d'euros) grâce à une gestion serrée de ses coûts, a-t-il annoncé jeudi.

Les taux dans l'attente

Sur le marché obligataire, les taux allemands et français de référence montaient légèrement, l'écart entre les deux restant le même, avec 2,46% pour l'allemand, la référence en Europe et 3,23% pour le français vers 09H05.

Les cours du pétrole se tassaient un peu après avoir été soutenu mercredi par les opérateurs spéculatifs qui sont passés outre le rapport sur les stocks américains témoignant d'un fléchissement de la demande.

Le baril de Brent reculait de 0,20% à 85,08 dollars et celui de WTI de 0,25% à 80,70 dollars.

Le bitcoin cédait 0,42% à 60'700 dollars.

afp/ck