Paris (awp/afp) - Les Bourses occidentales reculaient jeudi, après la publication d'une révision à la hausse de la croissance américaine au troisième trimestre, qui ravive les inquiétudes concernant le resserrement monétaire en cours.

Wall Street a ouvert en baisse, toujours préoccupée par la poursuite du resserrement monétaire. Vers 14H55 GMT, le Dow Jones reculait de 0,99%, le S&P 500 de 1,27% et le Nasdaq de 1,78%.

Les Bourses européennes n'ont pas réussi à conserver leur élan du début de séance en hausse: Paris cédait 0,89%, Francfort 1,18%, Milan 0,69%. Londres évoluait à l'équilibre (-0,03%) malgré la publication d'un recul de 0,3% du PIB britannique au troisième trimestre, plus fort que celui figurant dans la précédente estimation. A Zurich, le SMI abandonnait 0,57%.

En Asie, la Bourse de Tokyo a commencé à panser ses plaies après le choc causé par les prémices d'un revirement de politique monétaire par la Banque centrale japonaise mardi: l'indice Nikkei a gagné 0,46%, mettant un terme à cinq séances de baisse. Hong Kong a grimpé de 2,71% et Shanghai a terminé en baisse de 0,46%.

La croissance du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis au 3e trimestre a été révisée en hausse jeudi, et s'établit à 3,2% en rythme annualisé, ce qui a surpris les analystes.

Ce chiffre avait déjà été révisé à la hausse une fois.

La consommation des ménages entre juillet et septembre a été plus élevée qu'initialement estimé, de même que les investissements fixes non résidentiels, précise le département du Commerce.

"Malgré une hausse rapide des taux d'intérêt, l'économie est en croissance et, surtout, les ménages continuent de dépenser", souligne Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour HFE.

Mercredi, la confiance des consommateurs aux Etats-Unis a rebondi plus qu'attendu par les analystes pour décembre, remontant à son plus haut niveau depuis plus de six mois.

Dans la foulée de cette publication les taux d'intérêt des dettes des Etats montaient sur le marché obligataire. Le rendement américain à deux ans valait 4,26% vers 14H50 GMT, contre 4,21% à la clôture de la veille. Les taux souverains européens progressaient aussi, le taux de la dette allemande à dix s'établissait à 2,37%.

Les investisseurs semblent craindre de nouvelles hausses de taux de la part de la banque centrale américaine, la Fed, qui resserre sa politique monétaire depuis mars pour faire ralentir l'activité économique et ainsi faire baisser l'inflation.

Tout signe de résilience de l'économie est donc lu par le marché comme une mauvaise nouvelle qui pourrait pousser les banques centrales à se montrer plus strictes.

La détermination des banquiers centraux ne faiblit pas: "les hausses de 50 points de base pourraient devenir la nouvelle norme à court terme" et "pour un certain temps", a réaffirmé au journal le Monde le vice-président de la Banque centrale européenne Luis de Guindos.

"Les mesures prises jusqu'à présent vont avoir un effet sur l'inflation, mais nous devons faire plus encore" a-t-il prévenu.

Micron plombe les semi-conducteurs ___

Les valeurs du secteur des semi-conducteurs reculaient jeudi, après des résultats peu encourageants publiés par Micron, qui chutait de 3,09%.

Nvidia perdait 3,16%, AMD 2,97%, Intel 2,50%.

En Europe, ASML cédait 2,68%, Infineon 1,83% et STMicroelectronics 2,55%.

Du côté du pétrole et des devises ___

Les prix du pétrole évoluaient en hausse, portés par une baisse des stocks commerciaux de brut aux Etats-Unis la semaine passée, et les espoirs de reprise économique en Chine. Le baril de Brent de mer du Nord pour livraison en février prenait 0,62% à 82,71 dollars, tandis que le baril de WTI américain à même échéance gagnait 0,52% à 78,72 dollars vers 14H45 GMT.

Le marché des changes était peu animé. La livre se repliait face au dollar (-0,71% à 1,1997 dollar) et l'euro reculait aussi(-0,59% à 1,1327 euro).

L'euro perdait 0,12% à 1,0592 dollar.

Le bitcoin reculait, suivant la tendance du Nasdaq, de 0,64% à 16.685 dollars.

afp/rp