Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales avancent patiemment lundi, tandis que les négociations autour du relèvement du plafond de la dette américaine se poursuivent, tout comme les tergiversations des investisseurs sur la politique monétaire.

En Europe, Paris avançait de 0,39%, Londres de 0,46%, Francfort de 0,21% et Milan était stable, vers 11H40 GMT. A Zurich, le SMI gagnait 0,28%.

La livre turque reculait au lendemain d'élections en Turquie, tout comme l'indice principal de la Bourse d'Istanbul qui a perdu jusqu'à 6,5% dans les premiers échanges, avant de se reprendre.

Wall Street se dirige vers une ouverture en hausse d'environ 0,3%, selon les contrats à terme des principaux indices.

Les négociations en cours sur un relèvement du plafond de la dette américaine poussent les investisseurs à la prudence, même si "des progrès" sont constatés par certains, selon Neil Wilson, analyste de Finalto.

Le gouvernement américain et les institutions financières alertent depuis plusieurs semaines sur le risque de défaut de paiement que courent les Etats-Unis à compter de juin, si aucun accord n'est trouvé au Congrès pour voter un relèvement de ce plafond.

Une nouvelle réunion est prévue cette semaine entre le président républicain de la Chambre des représentants Kevin McCarthy et le président démocrate Joe Biden, qui s'est dit dimanche "optimiste".

Les questions monétaires restent en outre l'une des principales préoccupations des investisseurs, qui scruteront cette semaine les nombreuses prises de parole de membres de banques centrales qui figurent à l'agenda.

La Commission européenne a revu à la hausse sa prévision d'inflation pour la zone euro en 2023 à 5,8% (+0,2 point), tablant sur son maintien à un niveau élevé, en particulier pour l'inflation sous-jacente (excluant l'énergie et l'alimentaire), de quoi laisser présager de nouvelles hausses des taux de la Banque centrale européenne (BCE).

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des dettes souveraines des Etats-Unis et des pays européens progressent légèrement.

Devises et politique ___

En Turquie, le scrutin de dimanche n'a pas fait émerger de nouveau dirigeant en Turquie et un second tour entre le président sortant Recep Tayyip Erdogan et son adversaire Kemal Kiliçdaroglu semble désormais avéré.

Après dépouillement de plus de 99% des bulletins, M. Erdogan recueille 49,4% des voix, contre 44,95% pour M. Kiliçdaroglu.

"Maintenant que la possibilité d'un changement de politique" monétaire et budgétaire "n'est pas réaliste, la tendance à une dépréciation de la livre turque risque d'augmenter considérablement", prévient Tatha Ghose, analyste chez Commerzbank.

Vers 11H35 GMT, la livre turque reculait de 0,43%, à 19,67 livres pour un dollar, approchant de son plus bas historique atteint l'avant-veille, et l'indice BIST 100 de la Bourse d'Istanbul reculait de 2,62%.

"L'incertitude politique n'est jamais une bonne chose" pour les marchés, selon Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank. Elle anticipe "de l'incertitude" et "une volatilité élevée dans les actifs turcs" pour les deux prochaines semaines.

Quant au baht thaïlandais, il monte face à de nombreuses autres monnaies. Comparé au billet vert, il prend 0,65% à 33,77 bahts pour un dollar.

En Thaïlande, les deux partis d'opposition prodémocratie ont récolté largement plus de suffrages lors des élections législatives que le parti du gouvernement sortant, soutenu par l'armée, selon des résultats provisoires.

John Wood aux abois ___

Le groupe britannique de services et conseil en énergie John Wood dévissait de 33,84% à Londres, après l'annonce par le fonds américain Apollo qu'il ne comptait finalement pas faire d'offre ferme de rachat pour l'entreprise, alors qu'il avait fait plusieurs propositions en ce sens.

Du côté du pétrole et du bitcoin ___

Les prix du pétrole progressent légèrement, attendant la reprise des exportations de brut du Kurdistan irakien. Vers 11H35 GMT, le baril de WTI américain, avec échéance en juin, gagnait 0,64% à 70,49 dollars et celui de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, prenait 0,50% à 74,54 dollars.

Le gaz naturel européen (-0,51% à 32,60 euros le mégawattheure pour le contrat TTF néerlandais vers 11H35 GMT) poursuit son déclin, lesté par la hausse des températures qui détruit la demande. Il a atteint un nouveau plus bas depuis près de deux ans.

Le bitcoin remontait de 1,69% à 27.410 dollars, après un plus bas depuis deux mois atteint vendredi.

afp/rp