Paris (awp/afp) - Les marchés s'inquiétaient vendredi des perspectives d'un resserrement monétaire prolongé de la Réserve fédérale américaine (Fed) au vu des pressions inflationnistes.

En Asie, Tokyo a perdu 0,66%, Hong Kong 1,3% et Shanghai 0,8%.

Les indices européens fléchissaient nettement, de 1,14% à Paris et Milan, 1,25% à Francfort et 0,52% à Londres à 08H50 GMT.

La progression de l'indice des prix à la production (PPI) aux États-Unis, plus élevée que prévu en janvier, a renforcé le point de vue selon lequel la Réserve fédérale américaine (Fed) allait poursuivre son durcissement monétaire pour combattre l'inflation, une bataille qu'elle mène depuis près d'un an.

Cette statistique s'ajoute au ralentissement moins important que prévu de l'inflation américaine en janvier, au bond inattendu des ventes au détail et à la robustesse du marché du travail, autant de signes d'une économie qui tient bon.

Et... qui justifient de poursuivre le cycle de hausses des taux pour ramener l'inflation vers l'objectif de 2%, comme le répètent plusieurs responsables de la Fed.

"Au regard des anticipations sur le marché obligataire, le pari qui s'installe est celui du maintien de politiques monétaires restrictives dans les grands pays, pour un certain temps", écrit Sebastian Paris Horvitz, analyste chez LBPAM.

Sur le marché de la dette, les rendements des emprunts d'Etat poursuivaient leur avancée : celui du bon du Trésor américain à 10 ans, l'échéance qui fait référence, valait 3,90%, à un plus haut niveau depuis le début de l'année. Son équivalent allemand (Bund) montait à 2,54% et le taux d'emprunt français à 10 ans repassait à 3%.

"La possibilité de niveaux terminaux plus élevés pour les taux directeurs a gagné du terrain", note-t-il.

Les marchés financiers retiennent désormais l'hypothèse d'un taux directeur de la Fed au-delà de 5% fin 2023 et les inquiétudes liées au risques de récession surgissent de plus belle.

Les commentaires du patron de l'antenne de la Fed de St Louis, James Bullard, et de la présidente de la Fed de Cleveland Loretta Mester ont relancé les craintes d'une hausse des taux directeurs de 50 points de base en mars lors de la prochaine réunion de la banque centrale.

Le mois dernier, les investisseurs espéraient que la Fed ferait une pause dans son cycle de resserrement monétaire et qu'elle commencerait même à réduire ses taux à la fin de l'année.

Hermès continue de briller

Le groupe de luxe a annoncé de nouveaux records avec une hausse de son bénéfice net de 38% à 3,4 milliards d'euros et de ses ventes à 11,6 milliards d'euros (+29,2%). L'action lâchait 1,49% à 1.715 euros vers 08H30 GMT. Des analystes de Citi pointent l'absence de dividende spécial en dépit de sa situation de trésorerie record ainsi que le niveau élevé de valorisation, selon l'agence d'informations financières Bloomberg.

Mercedes-Benz à bonne étoile

Le constructeur de la Classe S a augmenté son bénéfice net de 34% en 2022 à 14,8 milliards d'euros, mais reste prudent pour 2023, prévoyant des revenus stables et un bénéfice d'exploitation en légère baisse. L'action prenait 1,94% dans les premiers échanges.

Allianz déçoit les attentes des investisseurs

L'assureur allemand (-2,94%) a certes dégagé un résultat opérationnel historique l'an dernier, malgré un contexte turbulent, mais il compte simplement le stabiliser cette année et n'a pas annoncé par ailleurs de nouveau programme de rachat d'actions, décevant les attentes d'investisseurs.

Du côté des devises et du pétrole

Le dollar se renforçait face à l'euro et au yen, prenant 0,30% à 1,0641 dollar pour un euro et 0,75% face au yen, à 134,95 yens pour un billet vert.

Le marché du pétrole restait lesté par le bond des stocks hebdomadaires américains et le retour de la perspective d'un resserrement monétaire prolongé aux Etats-Unis.

Vers 08H50 GMT, le baril de WTI américain perdait 2% à 76,92 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord abandonnait 1,87% à 83,55 dollars.

afp/buc