Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers chutaient lundi, plombés par le conflit en Ukraine, où le répit né de l'espoir d'une rencontre entre les présidents américain et russe a été très vite suivi d'une aggravation des tensions.

Les indices européens s'enfonçaient dans le rouge, après une ouverture en hausse: Paris perdait 2,18%, Milan 2,05%, Francfort 2,07%. Londres résistait mieux (-0,74%) vers 13H39 GMT. A Zurich, le SMI cédait 1,04%.

Wall Street restait fermée ce lundi, jour férié aux Etats-Unis.

L'indice principal de la Bourse de Moscou, le RTS, plongeait de près de 12%. La devise russe dévissait également, un dollar s'échangeant pour 78,18 roubles.

C'est une annonce de l'armée russe qui a provoqué le basculement des indices. Selon elle, cinq "saboteurs" venus d'Ukraine ont été tués en territoire russe et deux véhicules militaires ukrainiens ont également tenté de franchir la frontière, ont rapporté les agences russes. Des faits que l'Ukraine a formellement démentis dans la foulée.

La semaine avait pourtant commencé sous l'auspice d'un "soulagement", selon Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote.

Le président américain Joe Biden a accepté de rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine au sujet de l'Ukraine "si une invasion n'a pas eu lieu", avait affirmé la Maison-Blanche dans la nuit de dimanche à lundi, confirmant les annonces de la présidence française.

Le léger optimisme matinal des marchés a vite été douché "après que le Kremlin a déclaré qu'il n'y avait aucun projet concret de sommet Biden-Poutine pour le moment", complète Michael Hewson, analyste chez CMC Markets UK.

Autres signes du raidissement sur les marchés, la tonne de nickel a atteint 24.610 dollars lundi, un sommet plus vu depuis 2011. La Russie est un grand producteur du "métal du diable".

Des combats dans l'Est séparatiste ukrainien ont eu lieu tout le week-end.

Lundi matin, la Russie avait déjà affirmé qu'un tir d'artillerie ukrainien avait détruit un petit bâtiment appartenant aux gardes-frontières dans la région de Rostov, ce que l'Ukraine a démenti.

Les Occidentaux comme les Ukrainiens craignent depuis des semaines qu'un incident, réel ou mis en scène, ne soit utilisé par la Russie pour permettre la création d'un prétexte en vue d'une offensive russe contre l'Ukraine.

Les marchés américains sont par ailleurs fermés lundi en raison d'un jour férié.

Credit Suisse accusé de blanchiment ___

Credit Suisse est depuis dimanche soir sur la sellette après une enquête internationale de plusieurs médias l'accusant d'héberger des fonds d'origine criminelle ou illicite, des accusations que la banque helvète "rejette fermement".

La banque reculait de 3,74%, la pire performance des grands noms du secteur en Europe.

Worldline va vendre ses terminaux de paiement ___

Le spécialiste français des paiements électroniques Worldline (-1,89%) a annoncé être entré en négociations exclusives pour vendre au fonds Apollo ses activités de terminaux de paiement valorisées à 2,3 milliards d'euros, pour le second semestre 2022.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin ___

Les prix du pétrole montaient légèrement lundi, soumis à des vents contraires, entre des tensions à leur comble sur l'Ukraine et un accord sur le dossier nucléaire iranien qui serait imminent.

Vers 13H35 GMT le cours du baril de WTI américain montait de 0,64% à 91,65 dollars et celui du baril de Brent de la mer du Nord prenait 0,69% à 94,19 dollars.

L'euro montait de 0,06% à 1,129 dollar.

Le bitcoin perdait 1,86% à 37.540 dollars son plus bas depuis le début du mois.

afp/rp