New York (awp/afp) - Les marchés actions ont décroché jeudi après un indicateur d'inflation américain plus élevé que prévu, avant de rebondir fortement et de finir en nette hausse.

Après une chute violente au moment de la publication de l'indice des prix à la consommation CPI aux Etats-Unis, les Bourses européennes ont brisé leur spirale baissière des six dernières séances: Paris a pris 1,04%, Francfort 1,51%, Milan 1,56% et Londres 0,35%. A Zurich, le SMI a gagné 0,28%.

Sur l'indice paneuropéen Stoxx 50 (+0,93%), 3% séparent le point le plus haut du plus bas.

A New York, le Dow Jones a gagné 2,83%, l'indice Nasdaq a pris 2,23% et l'indice élargi S&P 500 a engrangé 2,60%.

Initialement, le S&P 500 et le Dow Jones étaient pourtant brièvement descendus à leur plus bas niveau depuis près de deux ans, tandis que le Nasdaq avait frôlé le seuil symbolique de 10.000 points, pour la première fois depuis juillet 2020.

Le CPI est ressorti en hausse de 0,4% sur un mois en septembre, soit davantage que les 0,3% attendus par les économistes.

Sur un an, l'inflation s'affiche à 8,2%, soit moins que les 8,3% d'août mais plus que la prévision de 8,1%.

Quant à l'inflation dite sous-jacente, c'est-à-dire hors alimentation et énergie, elle a atteint son rythme le plus élevé sur un an depuis 40 ans, à 6,6%.

"Il n'y a aucune preuve irréfutable (que) l'inflation se rapproche de la cible des 2%" par an, fixée par la banque centrale américaine (Fed) comme objectif de long terme, a commenté Edoardo Campanella, d'UniCredit, dans une note.

"La Fed est maintenant clairement contrainte de forcer (son resserrement monétaire), au risque de pénaliser l'économie pour ménager sa crédibilité", a-t-il ajouté.

Les investisseurs sont désormais certains d'une nouvelle hausse de 0,75 point de pourcentage du principal taux directeur de la Fed lors de sa prochaine réunion début novembre, et tablent même sur une autre du même montant, en décembre.

Après une flambée peu après la publication du rapport, les taux sur le marché obligataire ont finalement baissé en Europe, mais restaient en nette hausse.

Après la publication du CPI, les taux obligataires, qui évoluent en sens opposé du prix des obligations, se sont envolés.

Le rendement des emprunts d'Etat américain à 10 ans est monté jusqu'à 4,07% pour la première fois depuis 14 ans et le taux à 2 ans a atteint 4,52%, un sommet de 15 ans, avant de ralentir.

Yen au plus bas depuis 32 ans, la livre bondit ___

Sur le marché des changes, le yen est brièvement tombé jeudi à un niveau jamais vu depuis 1990, à 147,14 yens pour un dollar, sombrant en raison de la différence d'orientation de la Banque du Japon, qui maintient une politique monétaire ultra-accommodante. Il était encore au-dessus des 147 dollars vers 15H50 GMT.

Après avoir décroché près de ses plus bas depuis fin septembre, l'euro repartait en hausse de 0,75% à 0,9776 dollar vers 20H25 GMT.

La livre s'envolait de 2,02% à 1,1325 dollar, portée par une information de Bloomberg selon laquelle le gouvernement britannique envisagerait de revenir sur son plan budgétaire controversé. Les taux sur la dette britannique se sont détendus.

Un défilé de bonnes nouvelles pour le secteur aérien ___

La compagnie aérienne américaine Delta a indiqué jeudi qu'elle s'attendait à ce que la demande reste robuste dans le trafic aérien d'ici à la fin de l'année, lors de la présentation de ses résultats trimestriels, ce qui a propulsé l'ensemble du secteur.

Son action a gagné 3,97% après avoir été en baisse à l'ouverture, tandis qu'Easyjet (+1,02%) et surtout le groupe aérien britannique IAG (+8,28%), maison mère des compagnies British Airways et Iberia, ont aussi progressé après leurs résultats.

Airbus (+3,91%), MTU Aero Engines (+4,71%), Safran (+4,85%), Air France-KLM (+5,96%), Lufthansa (+4,11%) ont également pris de la vitesse.

Le pétrole remonte aussi ___

Le pétrole est remonté après trois séances de baisse. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a pris 2,29%, pour clôturer à 94,57 dollars, et celui de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en novembre est monté de 2,10% à 89,11 dollars.

Les réserves commerciales de pétrole brut aux Etats-Unis ont bondi de 9,9 millions de barils, bien plus qu'attendu, selon les chiffres publiés jeudi par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA).

afp/rp