New York (awp/afp) - Wall Street a affiché un renouveau d'optimisme jeudi, plus prudemment observé par les Bourses européennes, portées par les résultats d'entreprises, notamment celles du secteur technologique, mais freinées par des statistiques économiques moroses.

Wall Street a conclu en forte hausse, l'indice Dow Jones a gagné 1,85%. Le Nasdaq a grimpé de 3,06%, inscrivant sa meilleure séance en six semaines. Le S&P 500 est monté de 2,47%.

En Europe, Paris a gagné 0,98%, Londres 1,13%, Francfort 1,35% et Milan 0,95%. Dans la journée, Paris et Francfort avaient dépassé la barre des 2%. A Zurich, le SMI a grignoté 0,14%.

Le Produit intérieur brut américain s'est contracté de 1,4% au premier trimestre en rythme annuel, dans un contexte de forte inflation exacerbée par la guerre en Ukraine et en raison de problèmes persistants sur les chaînes d'approvisionnement, tandis que les analystes tablaient sur une croissance de 1,1%.

"Les stocks et le commerce extérieur ont tiré le chiffre global vers le bas et l'inflation était élevée" mais "les dépenses de consommation, sûrement la partie la plus importante, ont progressé de 2,7%", souligne Matt Peron, directeur de recherche de Janus Henderson Investors.

"Globalement, ces chiffres ne vont probablement pas dissiper les craintes d'un contexte économique vague, avec des risques significatifs", conclut-il.

Et la réduction du soutien monétaire de la banque centrale américaine, la Fed, ne va pas aider à relever les perspectives économiques, cette dernière étant déterminée à juguler l'inflation.

En zone euro, le vice-président de la Banque centrale européenne Luis de Guindos a estimé que l'inflation était "très proche du pic" et devrait décélérer au second semestre. En Allemagne, la hausse des prix s'est encore légèrement accélérée en avril, à 7,4% sur un an, un nouveau record, selon les chiffres provisoires. Peu avant 21H00 GMT, il chutait de 0,55% à 1,0499 dollar.

Les taux d'intérêt des Etats européens remontaient sur le marché obligataire, revenant à leur niveau de la fin de semaine dernière.

L'humeur des investisseurs a été soutenue par des résultats d'entreprises de bonne facture.

La Tech surprend ___

Le groupe de réseaux sociaux Meta a gagné des utilisateurs et réalisé des bénéfices trimestriels meilleurs qu'attendu par le marché. La maison mère de Facebook et Instagram a bondi de 17,59%.

A l'inverse, le chiffre d'affaires de Twitter a déçu, mais son action n'était pas pénalisée (+0,97%), les investisseurs se concentrant sur la forte croissance du nombre d'abonnés, avec dans un coin de leur tête l'offre de rachat d'Elon Musk.

L'action du géant Qualcomm profitait aussi de la publication de ses résultats et a grimpé de 9,69% à 148,19 dollars.

Les valeurs technologiques progressaient aussi en Europe, comme Capgemini (+5,15%) à Paris, Delivery Heor (+5,89%) à Francfort ou les entreprises spécialisées dans les semi-conducteurs Nvidia (+2,54%) et Soitec (+7,03%).

Après la clôture de Wall Street, Amazon a annoncé une mauvaise nouvelle, accusant une perte trimestrielle à cause de ses investissements dans le constructeur automobile Rivian. Dans les échanges post-marché, l'action tombait de plus de 9% à 2.610 dollars.

Apple, en revanche, avançait de 1,69% à 166 dollars dans les échanges après la clôture. La firme à la pomme a réalisé un chiffre d'affaires en hausse de 9% sur un an de janvier à mars, une croissance certes ralentie mais meilleure qu'attendue.

Parmi les autres résultats publiés ce jeudi, la banque britannique Standard Chartered (+14,15%) a annoncé une meilleure performance qu'attendu au premier trimestre et a revu à la hausse ses perspectives. Sa consoeur Barclays a pris 3,09% après avoir vu son chiffre d'affaires progresser de 10%.

Le chiffre d'affaires d'Unilever (l'action a monté de +,73%) a augmenté au premier trimestre, tout comme celui de McDonald's (+2,85%) qui est ressorti au-dessus des attentes des analystes.

Du côté du pétrole et du bitcoin ___

Les prix du pétrole ont terminé en hausse, stimulés par la guerre en Ukraine et les éventuelles ruptures d'approvisionnement en hydrocarbures russes.

Le cours du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a gagné 2,15%, pour clôturer à 107,59 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, également avec échéance en juin, il a pris 3,27%, à 105,36 dollars, son plus haut niveau depuis dix jours.

Les entreprises pétrolières ont profité de la hausse des cours ces derniers mois et leurs actions en profitaient, à l'instar de TotalEnergies (+3,66%), Shell (+2,56%), BP (+2,55%), Repsol (+5,58%), Eni (+2,01%) ou Chevron (+3,55%).

Le bitcoin avançait de 2,11% à 39.933 dollars.

afp/rp