New York (awp/afp) - Les Bourses européennes ont fini dans le vert lundi, en dépit d'un début de semaine poussif à Wall Street, incapable de maintenir l'élan amorcé jeudi et vendredi.

En Europe, la Bourse de Francfort a gagné 0,62%, tiré par Infineon, dont le titre a pris 7,77% à 31,50 euros après l'annonce d'une première étape vers une collaboration du fabricant de semi-conducteurs avec le constructeur automobile Stellantis pour livrer des puces en carbure de silicium.

Paris a pris 0,22% et Londres est montée de 0,92%, aidée par le secteur pharmaceutique. A Zurich, le SMI a cédé 1,15%.

A Wall Street, le Dow Jones a cédé 0,63%, l'indice Nasdaq a perdu 1,12% et l'indice élargi S&P 500 a lâché 0,89%.

"Dans la mesure où il y a eu peu de nouvelles ce week-end, il est normal que le marché peine à trouver une direction", a commenté Andy Kapyrin, de Regent Atlantic.

Durant la séance, Dow Jones et S&P 500 sont passés un temps dans le vert, après l'allocution de la vice-présidente de la banque centrale américaine (Fed), Lael Brainard, qui a expliqué envisager une décélération du resserrement monétaire pour "bientôt".

Mais l'éclaircie n'a pas duré et les trois indices majeurs de la place new-yorkaise ont tous fini assez nettement en repli.

Après l'envolée de fin de semaine, le Nasdaq a calé, stoppé, pour partie, par la remontée des taux obligataires. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans ressortait à 3,86%, contre 3,81% vendredi.

Quant aux capitalisations géantes de la tech, elles ont mis, pour la plupart, le drapeau en berne, à l'image de Microsoft (-2,25%), Amazon (-2,28%) et Tesla (-2,56%).

Pour Nick Reece, de Merk Investments, ces soubresauts témoignent d'un "bear market rally", c'est-à-dire un courant de hausse éphémère qui s'inscrit dans un cycle, plus long, de baisse.

"Je ne pense pas que le mouvement" observé jeudi et vendredi "soit crédible", estime Nick Reece. "La voie privilégiée reste celle de la baisse."

La pharma en forme à Londres, revers pour Roche ___

A Londres, le géant pharmaceutique GSK a pris 3,13%, porté par des résultats positifs d'une étude en cours sur un traitement de la tuberculose. Et AstraZeneca a gagné 2,55%. A Paris, Sanofi est monté de 2,01%.

En revanche, le traitement expérimental de Roche contre la maladie d'Alzheimer n'a pas atteint ses objectifs lors d'essais cliniques de phase III, un nouveau revers sur cette maladie qui a fait chuter son titre de 3,98% à la Bourse de Zurich.

A New York, le laboratoire Merck (+2,44%) et le conglomérat Johnson & Johnson (+1,57%) ont figuré parmi les quelques titres à surnager, considérés comme des valeurs défensives, c'est-à-dire théoriquement moins sensibles à l'évolution de la conjoncture.

Ocado s'envole ___

La plateforme de livraison de courses britannique Ocado s'est envolée de 13,99% à 925,60 pence à la Bourse de Londres, "continuant à tirer parti" de l'annonce début novembre d'un partenariat avec le géant sud-coréen de la vente au détail Lotte, selon Michael Hewson, de CMC Markets.

Un potentiel plan social chez Amazon ___

Amazon (-2,28%) se prépare à licencier environ 10.000 employés, d'après le New York Times. La plateforme de vente en ligne deviendrait ainsi le dernier géant américain de la tech en date à répondre à la crise économique avec un plan social de grande envergure.

Du côté du bitcoin et du pétrole ___

La livre était sous pression avant la présentation du budget britannique jeudi, quand le billet vert profitait également de commentaires de la Fed réaffirmant sa volonté de combattre l'inflation.

Vers 21H55 GMT, la livre perdait 0,60%, à 1,1758 dollar.

Le patron de la plateforme de cryptomonnaies Binance a affirmé lancer un fonds de recours pour limiter les dégâts causés par la faillite de sa rivale FTX, redonnant un peu de couleur au cours du bitcoin, qui se stabilisait (-0,15%), à 16.378 dollars.

Les cours du pétrole ont fortement reculé lundi, déprimés par un nouvel abaissement des prévisions de demande de l'Opep et la flambée des cas de Covid-19 en Chine.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a glissé de 2,96%, pour clôturer à 93,14 dollars.

Quant au West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en décembre, il a lui perdu 3,47%, à 85,87 dollars.

afp/rp