Paris (awp/afp) - Après plusieurs séances de forte baisse, les marchés boursiers n'affichaient pas de tendance claire mardi, en amont de la réunion de la banque centrale américaine (Fed), qui suscite moult spéculations et inquiétudes.

Après une première partie de séance très volatile, les indices européens étaient mitigés: Paris reculait de 0,72%, Francfort de 0,47%, mais Londres (+0,07%) et Milan (+0,06%) étaient stables vers 14H20 GMT. A Zurich, le SMI cédait 1,40%.

Wall Street connaissait un léger repli après des lourdes pertes enregistrées au cours des quatre séances précédentes. Les trois principaux indices étaient quasi stables.

La probabilité d'un resserrement monétaire plus fort que prévu de la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed) continue d'effrayer les marchés qui considèrent désormais qu'une hausse de taux musclée de 0,75 point semble être l'issue la plus probable de la réunion qui se tiendra mardi et mercredi.

Les opérateurs estiment à près de 80% la probabilité que la Fed augmente ses taux de 1,75 point au moins d'ici fin septembre, soit deux hausses d'un demi-point et une autre de 0,75 point.

Un relèvement aussi brutal serait une première depuis 1994.

Cette hypothèse, qui a fortement déplu lundi aux indices boursiers, a fait monter le dollar et mis le feu aux taux obligataires.

Les investisseurs craignent que les politiques beaucoup plus agressives que prévu des banques centrales "ne compromettent sérieusement les perspectives économiques mondiales, déjà mises à mal par les problèmes géopolitiques, la situation virale en Asie ainsi que l'inflation record actuelle, alors que la récession menace à moyen et long terme dans de nombreuses régions", explique Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades.

"Compte tenu du rythme de resserrement attendu de la part des banques centrales (...) un atterrissage en douceur est devenu incroyablement difficile à réaliser", appuie Craig Erlam, analyste d'Oanda.

Les salles de marché sont en stress depuis la fin de semaine dernière, après un message offensif de la Banque centrale européenne (BCE) en vue de réduire l'inflation, suivi de l'annonce d'une inexorable progression des prix à la consommation aux États-Unis en mai.

Et l'indice des prix à la production de mai aux Etats-Unis n'arrange rien au tableau général: la hausse des prix de gros a encore accéléré, selon les chiffres publiés mardi.

Le marché obligataire a été victime d'un désengagement massif de peur que les mesures politiques n'entraînent une récession de la première économie mondiale.

Les taux d'intérêt à 10 ans des dettes française et allemande ont retrouvé des plus hauts depuis 2014 et continuaient de monter mardi.

Celui des emprunts d'État américains à 10 ans, qui a atteint lundi son plus haut niveau depuis plus de 11 ans, se stabilisait à 3,36%.

Les prix du pétrole encore loin de capituler ___

Les prix du pétrole résistaient en hausse malgré des craintes sur l'offre. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a estimé que les restrictions liées à la pandémie en Chine avaient pesé sur la croissance de la demande mondiale de pétrole au deuxième trimestre

Vers 14H15 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août prenait 1,98% à 124,78 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juillet avançait de 1,93% à 123,27 dollars.

Twitter en hausse ___

Elon Musk, qui a formulé une offre de rachat de Twitter, va rencontrer jeudi pour la première fois les employés du réseau social, a confirmé à l'AFP un porte-parole de l'entreprise. Le titre Twitter sortait du lot par rapport aux autres actions du secteur technologique, prenant 3,21%.

Le dollar fait une pause, le bitcoin sous pression ___

Le dollar effaçait une partie de ses gains des dernières séances, les cambistes attendant de voir l'ampleur de la hausse des taux de la Fed.

Vers 14H10 GMT, l'euro récupérait 0,16% à 1,0427 dollar.

La livre plongeait quant à elle de 1,15% face à l'euro et atteignait un plus bas depuis deux ans face au billet vert à 1,2010 dollar, plombée par une légère hausse du chômage au Royaume-Uni.

Le bitcoin restait sous pression après avoir vu son prix chuter de plus de 15% lundi et s'être approché des 20.000 dollars dans la nuit de lundi à mardi. Il s'échangeait à 22.150 euros (-4,60%).

afp/rp