Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers s'appuyaient sur des résultats d'entreprises de bonne facture pour rebondir mercredi, mais restaient bloqués par les doutes sur la croissance, qui poussaient l'euro au plus bas depuis cinq ans.

Wall Street, qui a dévissé mardi, évoluait dans le vert lors des premiers échanges: le Dow Jones prenait 0,93%, le Nasdaq prenait 1,55% et le S&P500 1,23% vers 13H50 GMT.

Sans tendance à l'ouverture, les places boursières européennes avançaient légèrement: Paris s'adjugeait 0,61%, Londres 0,17%, Francfort 0,17% et Milan 0,56%. A Zurich, le SMI gagnait 0,71%.

L'euro s'enfonçait à un plus bas depuis mars 2017 face au dollar (-0,85% à 1,0546 dollar), pénalisé par la politique monétaire américaine et la situation géopolitique en Europe.

Le conflit entre l'Ukraine et la Russie revient en tête des préoccupations des investisseurs européens après l'annonce du groupe russe Gazprom de suspendre toutes ses livraisons de gaz vers la Bulgarie et la Pologne, assurant que ces deux pays membres de l'Union européenne n'avaient pas effectué de paiement en roubles.

Le prix du gaz repartait nettement à la hausse, prenant plus de 15% sur deux jours, à 107 euros le mégawattheure.

De plus, des explosions dans la région séparatiste moldave prorusse de Transdniestrie font craindre une extension de la guerre au-delà des frontières de l'Ukraine.

Craintes sur la croissance et l'inflation en Europe minaient le moral des investisseurs et compliquent encore un peu plus la mission de la Banque centrale européenne de juguler la hausse des prix dans un contexte économique ralenti. Ces éléments pesaient sur l'euro, alors que le dollar était renforcé par la détermination de la Réserve fédérale américaine a relever ses taux directeurs.

Les investisseurs sont freinés par leurs "préoccupations sur les résultats des entreprises technologiques, l'inflation, les taux d'intérêt, le ralentissement de la Chine et la guerre en Ukraine", énumère Neil Wilson de Markets.com.

Les analystes n'excluent pas que l'euro atteigne la parité avec le dollar - c'est-à-dire que les deux devises auront la même valeur - et rappelle que plus l'euro sera faible plus l'inflation sera forte en zone euro.

Google déçoit, les autres tech à la rescousse ___

Alphabet, la maison mère de Google, a publié un bénéfice net en baisse de 8% au premier trimestre, à 16,44 milliards de dollars, et un chiffre d'affaires inférieur aux prévisions des analystes. Le titre baissait en conséquence de 2,08% à 13H40 GMT, après une nette baisse déjà mardi.

Texas Instruments perdait aussi 1,78% après avoir déçu les investisseurs.

A contrario, Microsoft prenait près de 5,40%, fort d'une hausse de ses revenus et de ses profits conforme aux attentes.

A Paris, le spécialiste du paiement Worldline gagnait 3,68%. Le géant français des logiciels Dassault Systèmes a relevé légèrement sa prévision de bénéfice pour 2022 et bondissait de 5%.

Pas d'obstacle pour l'automobile ___

Le constructeur automobile allemand Mercedes-Benz (+1,53%) a continué de profiter au premier trimestre de ventes de voitures plus chères et rentables pour afficher une hausse de 3% du bénéfice net à 3,6 milliards d'euros.

General Motors se reprenait (+1,41%) après ses résultats. Mardi, le titre avait reculé de 4,5%.

Le géant français du pneumatique Michelin (+3,71%) était salué après une hausse de 19% de son chiffre d'affaires au premier trimestre.

D'autres équipementiers automobiles européens étaient en hausse: Continental montait de 1,85%, Plastic Omnium de 4,52% et Valeo de 3,82%.

Du côté du pétrole et du bitcoin ___

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin reculait de 1,14% à 103,79 dollars vers 13H30 GMT.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois cédait 1,46% à 100,16 dollars.

Le bitcoin grimpait de 2,86% à 39.210 dollars, après une chute de plus de 5% la veille.

La Centrafrique a adopté le bitcoin comme monnaie officielle au côté du franc CFA et légalisé l'usage des cryptomonnaies.

afp/rp