Paris (awp/afp) - Les marchés reculent nettement mardi, la confiance des investisseurs ayant été mise à mal par des données économiques chinoises jugées décevantes et une alerte concernant le secteur bancaire américain.

Wall Street a ouvert en baisse: le Dow Jones cédait 1,07%, le Nasdaq, à forte coloration technologique, 1,25% et l'indice élargi S&P 500 perdait 0,94% vers 13H55 GMT (15H55 HEC).

Le tableau macroéconomique mondial s'est "soudainement assombri", selon Edward Moya, analyste d'Oanda.

En Europe, Paris connaissait une nette baisse de 1,01%, Francfort de 1,28% et Londres de 0,49%.

De plus, l'agence de notation Moody's a abaissé les notations de dix banques américaines, de taille modeste, mais a aussi signalé qu'elle était susceptible de réviser à la baisse les notations de plus grands établissements tels que la banque américaine BNY Mellon ou U.S. Bancorp, a rapporté l'agence Bloomberg.

A Wall Street, BNY Mellon reculait de 2,56%, US Bancorp de 4,86%, Citizen Financial de 5,71% et State Street de 3,49% vers 13H55 GMT.

Le secteur bancaire européen n'était pas mieux loti, notamment en Italie où le gouvernement italien prévoit de prélever une taxe de 40% sur les "surprofits de milliards" d'euros des banques pour compenser le coût pour les ménages et entreprises de l'envolée des taux d'intérêt.

Milan chutait de 2,31%, entraînée par les replis de Monte dei Paschi (-9,31%), BPER (-10,83%), Intesa Sanpaolo (-8,07%), Banco BPM (-9,29%) ou encore Unicredit (-6,45%).

A Francfort, Commerzbank perdait 3,98%. A Paris, BNP Paribas abandonnait 3,53% et Crédit Agricole 3%, les deux banques française étant bien implantées en Italie.

Les volumes d'échanges réduits, caractéristiques du mois d'août, ont par ailleurs tendance à exacerber les variations.

La confiance des investisseurs concernant les perspectives économiques mondiales a également pris un coup avec la publication d'un fort repli des exportations chinoises en juillet (-17,2%), la plus forte baisse depuis janvier-février 2020, quand l'activité économique chinoise avait été pratiquement mise à l'arrêt par les débuts de la pandémie de Covid-19.

Si les analystes sondés par l'agence Bloomberg s'attendaient à un repli (-13,2%), ils ont cependant été surpris par son ampleur.

Sur le marché obligataire européen, les taux se détendaient nettement, signe que les investisseurs se détournent des actifs risqués, comme les actions, au profit des obligations, jugés plus sûres, tout comme le dollar.

Le rendement de l'emprunt de l'État allemand à 10 ans s'établissait à 2,45% contre 2,59% à la clôture la veille. Le français à même échéance était à 2,98% contre 3,13%. Aux États-Unis, le taux à dix ans était à 3,98% contre 4,09%. La veille ces taux avaient nettement baissé.

Sur le marché des changes, le dollar montait de 0,47% à 1.0941 dollar pour un euro.

Abrdn déçoit

La société d'investissements Abrdn dévisse de 9,52% à Londres après avoir publié ses résultats semestriels dénotant un résultat opérationnel en baisse et des capitaux sous gestion en baisse.

UPS abaisse ses prévisions

Le groupe américain de transport de marchandises UPS (-1,87% à New York) a abaissé ses perspectives pour l'année 2023 à la suite de l'accord conclu fin juillet avec la puissante organisation syndicale des Teamsters, qui a permis d'écarter le risque de grève.

Glencore convoite toujours Teck

Le groupe suisse Glencore a profité mardi de la publication de ses résultats semestriels, en baisse en raison du recul des cours du charbon, pour réaffirmer son intérêt pour le groupe canadien Teck Resources (-1,97% à New York).

Le titre de Glencore perdait 3,25% à Londres.

Du côté du pétrole et du bitcoin

Les cours du brut reculaient nettement vers 13H50 GMT, lestés de l'aversion pour le risque des investisseurs et des inquiétudes autour de la demande chinoise après la publication de données commerciales décevantes dans le pays.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, perdait 1,58% à 83,99 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, abandonnait 1,75% à 80,51 dollars.

Le bitcoin était en hausse de 0,66% à 29'350 dollars.

afp/rq