New York (awp/afp) - Les stocks commerciaux de pétrole brut aux Etats-Unis ont baissé la semaine dernière pour la deuxième semaine consécutive, moins que prévu par les analystes, mais la chute des inventaires d'essence et de fuel domestique a été beaucoup plus forte qu'attendu.

Selon un rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA), les réserves de brut dans le pays ont reculé de 1,6 million de barils (MB) pour s'établir à 494,4 MB au 18 septembre.

Les analystes interrogés par l'agence Bloomberg avaient prévu une baisse médiane de 3,27 millions de barils.

A ce niveau, les réserves de brut sont de 13% supérieures à leur moyenne sur cinq ans à la même période, précise le rapport.

Surprise pour les analystes, les réserves d'essence ont chuté de 4 millions de barils alors qu'on s'attendait à un repli d'un peu moins d'un million. Celles de produits distillés (fioul de chauffage et gazole) sont aussi en décrue de 3,4 millions de barils quand un repli d'un million était anticipé.

"Ce niveau des stocks soutient bien les cours car non seulement les réserves de brut ont baissé mais aussi celles d'essence et de produits distillés", a commenté Andy Lipow de Lipow Oil Associates.

"Dans l'ensemble, on assiste à une chute des stocks de plus de 9 millions de barils, ce qui soutient les prix comme on l'a vu", immédiatement après la publication du rapport de l'EIA.

A 17H15 GMT, le cours du baril de WTI pour livraison en novembre, qui a grimpé de plus de 1% en matinée après la parution des chiffres, grimpait de 0,78% à 40,13 dollars.

Les réserves stratégiques de brut ont pour leur part reculé de 800.000 barils, le gouvernement fédéral continuant à écouler une partie de ses stocks.

Les raffineries américaines ont fonctionné à 74,8% de leurs capacités, soit une baisse d'un point de pourcentage par rapport à la semaine précédente, alors qu'elles ont été affectées ces dernières semaines par les tempêtes et ouragans dans le sud.

La production américaine de brut a aussi légèrement décliné à 10,7 mbj au lieu de 10,9 mbj, toujours sous l'impact continu des tempêtes dans le Golfe du Mexique.

Les importations, qui avaient régressé la semaine d'avant, ont un peu augmenté, passant de 5,01 millions de barils par jour (mbj) à 5,16 mbj.

Les exportations américaines de brut qui étaient aussi en recul la semaine d'avant, ont avancé, passant de 2,60 mbj à 3,02 mbj.

A Cushing, dans l'Oklahoma, où se situent les gigantesques cuves stockant le pétrole WTI coté à New York, les réserves sont restées stables à 54,3 MB.

Pour Andy Lipow, ces chiffres montrent "que la reprise cale", la demande d'essence et de gazole étant en chute de 10% par rapport à l'année dernière.

Encore plus frappant, alors que la pandémie de coronavirus a forcé les compagnies aériennes à réduire drastiquement leurs liaisons, l'offre de kérosène a dégringolé de 45,8% sur une période de quatre semaines par rapport à la même période l'année dernière.

"Les liaisons internationales sont particulièrement sous pression alors que les pays instaurent des quatorzaines pour les passagers qui arrivent", notait encore l'analyste de Lipow Oil Associates.

afp/rp