Pas de 'trou d'air' sur nos OAT ce lundi à l'ouverture : la perspective d'une Assemblée divisée était considérée comme la plus probable -aucune formation n'étant en mesure d'appliquer son propre programme-, et ce scénario conforte les détenteurs d'OAT qui l'avaient bien anticipé.

Mais est-ce que la France peut se figer dans un confortable statu quo -où il ne se passerait pas grand chose d'ici mai 2027- alors que notre dette dépasse 3.150MdsE (5,5% d'impasse budgétaire) et que l'UE et nos créanciers pourraient perdre patience quand à la réduction de nos déficits.

Cette situation de blocage va obliger Emmanuel Macron à cohabiter avec une Assemblée a priori hostile pendant les trois dernières années de son second mandat.

'Le prochain gouvernement sera moins désireux et moins capable de réduire le déficit budgétaire de la France que le gouvernement sortant', s'inquiète ainsi Jack Allen-Reynolds, économiste chez Capital Economics.

Si nos OAT se dégradent ce soir, ce n'est pas pour ces raisons purement 'domestiques' mais bien parce qu'elles sont prises dans vaste mouvement baissier, d'une brutalité assez surprenante en ce qui concerne les Bunds qui subissent une de leur pire baisse de l'année, avec un rendement qui se tend symétriquement de +11,5Pts vers 2,6030%.
La chute des Bunds apparaît un peu paradoxale partant du constat que le taux d'inflation en Allemagne devrait s'établir à +2,2% en juin, selon l'estimation préliminaire de Destatis, après +2,4% le mois précédent.

Le taux d'inflation hors alimentation (+1,1%) et énergie (-2,1%), souvent appelé inflation sous-jacente, devrait ressortir quant à lui à +2,9% pour le mois écoulé, un taux en baisse de 0,1 point par rapport à celui observé en mai.

Nos OAT affichent +5Pts vers 3,3510% mais on pourrait se réjouir de voir le 'spread' avec le Bund se contracter de -6Pts (vers +75Pts)... hélas, c'est la trajectoire globale des dettes libellées en Euro qui doit aujourd'hui nous inquiéter.
Ce sont les BTP italiens qui s'en tirent le mieux avec seulement +3Pts vers 4,095% (un rendement supérieur à 4% n'est cependant pas rassurant) alors que les Bonos espagnols rajoutent comme nos OAT +5Pts à 3,466%.

En France, l'indice PMI HCOB pour l'industrie manufacturière française, produit par S&P Global, s'est replié de 46,4 en mai à 45,4 en juin, mettant en évidence une accélération de la contraction du secteur par rapport au mois précédent.

Par ailleurs, l'indice PMI HCOB pour l'industrie manufacturière de la zone euro, produit par S&P Global, a reculé de 47,3 en mai à 45,8 en juin, mettant en évidence une forte détérioration de la conjoncture du secteur, ainsi qu'une accélération de sa contraction (sous le seuil technique des 50).
Côté américain, la contraction du secteur manufacturier américain s'est légèrement accentuée en juin, témoignant toujours de la faiblesse de la demande.
C'est ce que démontre l'enquête de l'Institute for Supply Management avec un indice est ressorti à 48,5 le mois dernier, en repli de 0,2 point par rapport aux 48,7 du mois de mai.

La composante des commandes nouvelles s'est améliorée à 49,3 contre 45,4 le mois précédent, mais celle de la production est revenue à 48,5 après 50,2 le mois précédent.
Le sous-indice de l' emploi s'est lui aussi tassé à 49,3 contre 51,1 en avril.
Juste avant l'ISM, S&P Global avait annoncé que son indice manufacturier était ressorti à 51,6 pour le mois écoulé, contre 51,3 en donnée définitive pour mai.
Les T-Bonds à mi-séance semblent tout aussi mal orientés que nos Bunds avec une tension de +9Pts vers 4,485%, ce qui est tout simplement leur pire niveau depuis la clôture du 31 mai dernier.

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