Madrid (awp/afp) - Le groupe espagnol de BTP et d'infrastructures Ferrovial, principal actionnaire de l'aéroport de Londres Heathrow, a annoncé jeudi le début de sa cotation à la Bourse de New York, considérée comme une "étape-clé" dans sa stratégie de croissance aux États-Unis.

"Avec le début de cette cotation, Ferrovial devient la première entreprise de l'Ibex 35", indice vedette regroupant les 35 plus grosses entreprises espagnoles, "à voir ses actions ordinaires faire partie du Nasdaq", l'un des deux indices vedettes de Wall Street, souligne le géant espagnol dans un communiqué.

Cette "cotation aux États-Unis représente une étape-clé dans le processus d'internationalisation de Ferrovial et dans ses plans d'expansion en Amérique du nord", ajoute le groupe présidé par Rafael Del Pino, l'un des hommes les plus riches d'Espagne.

Ferrovial a engagé voilà un an une vaste réorganisation de ses activités, marquée par le transfert de son siège aux Pays-Bas, destinée selon lui à renforcer son internationalisation et à élargir ses sources de financement.

Le groupe - présent depuis une vingtaine d'années aux États-Unis, où il possède un vaste portefeuille d'actifs, dont des autoroutes - précise être désormais coté "simultanément aux États-Unis, aux Pays-Bas et en Espagne".

Le transfert de son siège social aux Pays-Bas avait suscité de vives critiques en Espagne, notamment de la part du gouvernement de gauche, qui avait estimé que ce déménagement était avant tout motivé par des raisons fiscales.

Le début de la cotation de Ferrovial à Wall Street survient alors que le groupe espagnol a annoncé fin novembre la vente des 25% qu'il possède dans l'aéroport d'Heathrow au Fonds public d'investissement saoudien (FIP) et au fonds d'investissement français Ardian.

Cette opération, d'un montant de 2,7 milliards d'euros, est cependant enrayée, un groupe de petits actionnaires détenant 35% de Heathrow ayant depuis annoncé vouloir bénéficier d'un "droit d'accompagnement" pour se joindre à la transaction et vendre leurs actions aux mêmes conditions que Ferrovial.

Selon des médias espagnols, plusieurs acheteurs complémentaires potentiels ont été approchés ces derniers mois pour permettre de débloquer la situation, dont le fonds souverain d'Abou Dhabi Mudabala. Mais l'issue de ces démarches reste incertaine.

La cession d'Heathrow, qui pourrait être complétée par la vente des parts détenues par Ferrovial dans d'autres aéroports britanniques (Glasgow et Southampton), doit permettre au groupe de récupérer des fonds pour accroître, là aussi, sa présence aux États-Unis.

afp/rp