Le chiffre d’affaires progresse de 8.3% sur le premier trimestre de l'année, avec une croissance à deux chiffres sur toutes les géographies du groupe sauf en Asie du Nord — lire en Chine — où les ventes diminuent de 3.9%.

Il faut bien que la conjoncture économique dans l’empire du milieu se soit significativement dégradée pour que même les ventes du numéro un mondial de la beauté y accusent le coup.

Du reste, la performance est excellente aussi bien sur une base absolue que relative, tant L’Oréal échappe mieux à cette conjoncture que, par exemple, son rival Estée Lauder, qui continue lui d’en faire les frais. 

Le groupe français — dont les titres ont quitté le portefeuille Europe PEA de Zonebourse à l’automne dernier à la faveur de divers arbitrages — a toujours été valorisé à un multiple élevé : trente fois les profits en moyenne sur les deux dernières décennies, et trente-quatre fois ses profits attendus en 2024.

Les investisseurs « value » qui espéraient un repli seront restés à quai pendant que le train filait à pleine vitesse. La croissance de L’Oréal aura en effet été ininterrompue au long des deux dernières décennies, avec sur la période un chiffre d’affaires qui triplait, et un profit annuel qui sextuplait.

Le cours de l’action aura suivi un parcours exactement comparable, avec en sus les distributions de dividendes. Remarquablement, plutôt qu’un à ralentissement, c’est à une accélération que l’on assiste depuis la pandémie : en 2021, le chiffre d’affaires passait le cap des €30 milliards ; en 2023, le cap des €40 milliards. 

Entre autres prouesses, L’Oréal a également fait mentir la fatalité de la loi des grands nombres, puisque sa rentabilité s’améliore encore sensiblement sur les trois derniers exercices.