Lufthansa a proposé de conserver certaines liaisons court-courrier concurrentes d'ITA afin d'obtenir l'approbation antitrust de l'UE pour son offre de prise de participation dans la compagnie aérienne italienne, ont déclaré jeudi des personnes ayant une connaissance directe de l'affaire.

Cette offre fait partie d'un ensemble de mesures correctives soumises la semaine dernière aux autorités européennes chargées de l'application des règles de concurrence afin de dissiper les craintes que l'opération ne réduise la concurrence sur les liaisons court et long-courriers reliant l'Italie à d'autres pays et la position dominante d'ITA à l'aéroport de Milan Linate.

Lufthansa souhaite acquérir une participation de 41 % dans l'entreprise publique ITA, qui a succédé à Alitalia.

L'offre sur les liaisons court-courriers concerne l'Allemagne, la Belgique, la Suisse et l'Autriche, selon les sources.

Un porte-parole de Lufthansa s'est refusé à tout commentaire.

La compagnie aérienne allemande est également prête à accepter des accords d'interligne avec ses rivales, selon les sources. Ces accords permettent aux compagnies aériennes de prendre en charge les passagers voyageant sur des itinéraires nécessitant plusieurs vols sur plusieurs transporteurs.

Pour répondre aux préoccupations de l'UE concernant les liaisons long-courriers, le transporteur allemand a déclaré qu'il n'intégrerait pas ITA dans son entreprise commune avec United Airlines et Air Canada, ont indiqué les sources, ajoutant qu'ITA fonctionnerait de manière indépendante pendant deux ans.

Lufthansa a également proposé de céder 40 créneaux horaires de l'aéroport de Milan Linate à easyJet et Volotea.

La Commission européenne, qui devrait se prononcer sur l'accord d'ici le 4 juillet, demande aux rivaux, aux organisations de consommateurs et de voyageurs ainsi qu'aux groupes de pilotes de lui faire part de leurs réactions. Ils ont jusqu'au 19 mai pour répondre. (Reportage de Foo Yun Chee, édition de David Goodman)