Le gouvernement italien dévoilera mardi un paquet économique axé sur des allègements fiscaux temporaires pour les entreprises qui embauchent du personnel sous contrat à durée indéterminée et sur une prime en espèces pouvant atteindre 100 euros (107 dollars) pour les bas salaires, ont déclaré des responsables.

Ces mesures, qui pourraient accentuer la pression sur les finances publiques italiennes, sont proposées environ un mois avant les élections européennes qui mettront à l'épreuve la popularité de la coalition de droite du Premier ministre Giorgia Meloni.

En 2023, l'Italie affichera le déficit budgétaire le plus important d'Europe en proportion du produit intérieur brut (PIB), et le gouvernement affirme que la dette publique, qui est déjà la deuxième plus élevée de la zone euro, augmentera encore jusqu'en 2026.

L'une des mesures incitatives vise à encourager les employeurs à embaucher de manière permanente des femmes ou des personnes âgées de moins de 35 ans en réduisant les cotisations de sécurité sociale que les entreprises devraient payer pour ces travailleurs sur une période de deux ans.

Cette mesure s'inscrit dans le cadre d'un décret plus large visant à accélérer l'utilisation des fonds de cohésion, qui s'élèvent à 75 milliards d'euros pour l'Italie, répartis entre les ressources de l'Union européenne et les ressources nationales.

Un décret distinct permet aux entreprises, pour 2024 seulement, de réduire leur revenu imposable jusqu'à 130 % des coûts encourus pour les employés permanents nouvellement embauchés, à condition que leur effectif global augmente par rapport à l'année précédente.

Cette subvention a été annoncée à la fin de l'année dernière mais n'est pas encore entrée en vigueur. À l'époque, le Trésor avait estimé son coût à quelque 1,3 milliard d'euros, précisant qu'elle serait financée par la suppression d'un abattement accordé aux banques et autres entreprises qui augmentent leur capital, l'abattement pour fonds propres d'entreprise (ACE).

Dans le cadre de l'initiative de prime en espèces, les familles qui comptent au moins un enfant et dont le revenu ne dépasse pas 28 000 euros par an recevront jusqu'à 100 euros en janvier prochain, ont indiqué les fonctionnaires.

Le gouvernement a déjà déclaré que la prime pouvait être financée par un accord avec les fraudeurs fiscaux, en supprimant les pénalités imposées à ceux qui révèlent comment ils ont évité les impôts et acceptent de payer ce qu'ils doivent.

Depuis son arrivée au pouvoir il y a 18 mois, M. Meloni a cherché à plusieurs reprises à conclure des accords avec les fraudeurs fiscaux, une approche qui, selon ses détracteurs, constitue un mauvais exemple et réduit les recettes à long terme.

Le paquet de mardi devrait également augmenter le taux d'imposition sur les primes de productivité allant jusqu'à 3 000 euros à 10 %, contre 5 % actuellement, à partir de janvier 2025.

(1 $ = 0,9343 euros) (Rédaction : Gavin Jones et Timothy Heritage)