Le Parlement européen a voté mercredi en faveur d'une nouvelle loi qui obligera les grandes entreprises opérant dans l'Union européenne à vérifier si leurs chaînes d'approvisionnement recourent au travail forcé ou causent des dommages à l'environnement, et à prendre des mesures si c'est le cas.

Les législateurs de l'UE ont soutenu la directive sur la diligence raisonnable en matière de développement durable des entreprises (CDDD) par 374 voix pour, 235 contre et 19 abstentions.

POURQUOI C'EST IMPORTANT

La directive impose aux entreprises de procéder à un audit complet des partenaires "en amont" de la conception ou de la fabrication, et des partenaires "en aval" qui transportent, stockent et distribuent les produits.

Les groupes d'entreprises se sont plaints du fait qu'elle introduit de multiples nouvelles couches de charges réglementaires, avec des sanctions potentiellement sévères, qu'elle désavantage les entreprises européennes par rapport à leurs concurrents et qu'elle décourage l'investissement en Europe.

Les sanctions comprennent des amendes pouvant aller jusqu'à 5 % du chiffre d'affaires mondial.

CONTEXTE

Les règles ont été édulcorées pour convaincre certains États membres de l'UE qui craignaient d'alourdir la bureaucratie pour les entreprises. L'Allemagne ne l'a toujours pas soutenue.

À partir de 2028, les règles s'appliqueront aux entreprises qui emploient plus de 1 000 personnes et dont le chiffre d'affaires net mondial est supérieur à 450 millions d'euros (480,8 millions de dollars).

La proposition initiale avait fixé les seuils pour les entreprises de l'UE à plus de 500 employés et 150 millions d'euros de chiffre d'affaires.

La loi impose aux entreprises de prévenir et de mettre fin ou d'atténuer les atteintes potentielles ou réelles aux droits de l'homme et à l'environnement, telles que le travail des enfants et l'appauvrissement de la biodiversité. Elle exige également des mesures correctives en cas d'impact négatif réel.

Les sociétés financières ne devront prendre en compte que les partenaires en amont dans leurs contrôles.

Les entreprises devront également élaborer des plans de transition vers une économie à faibles émissions de carbone. (1 $ = 0,9360 euros) (Reportage de Philip Blenkinsop ; Rédaction de Chizu Nomiyama)