TAUFKIRCHEN (dpa-AFX) - Les tensions entre la Russie et l'Occident continuent de faire gonfler les carnets de commandes du groupe d'électronique de défense Hensoldt. Grâce notamment à la commande d'un nouveau système de défense antiaérienne pour l'armée allemande, le carnet de commandes de l'entreprise a atteint un record au premier trimestre. Le chiffre d'affaires a en revanche reculé, comme l'a annoncé Hensoldt mardi à Taufkirchen près de Munich. Malgré une marge plus élevée dans les activités quotidiennes, le spécialiste des radars est à nouveau dans le rouge au bout du compte.

En bourse, les nouvelles ont été accueillies par quelques hausses et baisses : L'action Hensoldt a gagné un peu plus d'un pour cent et demi de sa valeur dans la matinée. Puis son cours a chuté de près de trois pour cent. En début d'après-midi, avec une baisse de 1,1 pour cent à 37,88 euros, le titre faisait partie des plus grands perdants du MDax, l'indice des valeurs moyennes.

Au premier trimestre, Hensoldt avait pourtant de nouveau profité du réarmement des forces armées occidentales. L'entreprise a enregistré des commandes pour un montant de 665 millions d'euros, soit presque deux fois plus qu'un an auparavant. Le carnet de commandes a ainsi augmenté de plus de six pour cent depuis le début de l'année pour atteindre près de 5,9 milliards d'euros.

De grosses commandes dans le domaine des capteurs - comme le nouveau système de défense aérienne que Hensoldt propose en collaboration avec les groupes d'armement Rheinmetall et Diehl - y ont contribué. À cela se sont ajoutées des commandes pour le radar à courte portée TRML-4D, qui est également utilisé dans le système de défense antiaérienne Iris-T SLM de Diehl Defence en Ukraine.

Au premier trimestre, Hensoldt a réalisé un chiffre d'affaires de 329 millions d'euros, soit près de trois pour cent de moins qu'un an auparavant. Néanmoins, le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (Ebitda), corrigé des effets exceptionnels, a augmenté de près de onze pour cent pour atteindre 33 millions d'euros. Au final, la perte a diminué d'environ un quart par rapport à l'année précédente, pour atteindre 15 millions d'euros.

Le nouveau président du directoire Oliver Dorre s'est montré confiant dans le fait que Hensoldt augmentera son chiffre d'affaires de 1,85 milliard l'année précédente à environ 2,3 milliards d'euros cette année. L'argent du fonds spécial pour le réarmement de l'armée allemande, pour lequel l'Allemagne contracte des dettes supplémentaires, devrait y contribuer.

La direction de Hensoldt avait tout d'abord fixé un objectif de chiffre d'affaires d'environ deux milliards d'euros pour 2024, mais avait revu ses prévisions à la hausse début avril après la reprise du spécialiste de l'électronique ESG. Il devrait rester 18 à 19 pour cent des recettes en tant que bénéfice ajusté avant intérêts, impôts et amortissements, si l'on exclut les volumes d'affaires à faible valeur ajoutée.

L'expert du secteur David Perry de la banque américaine JPMorgan a cependant critiqué le groupe pour la "faible qualité de ses résultats". Les ratios ajustés définis par Hensoldt ne tiennent pas compte des effets spéciaux importants. La forte entrée de commandes renforce certes son évaluation très optimiste du boom de l'armement, écrit Perry. Mais il y a de meilleures possibilités d'en profiter.

L'analyste estime également que la valorisation de l'action Hensoldt est trop élevée. Selon le dernier cours de l'action, l'entreprise bavaroise est valorisée en bourse à environ 4,4 milliards d'euros /stw/ag/mne/mis.