Genève (awp) - Le géant vaudois de l'alimentaire Nestlé publie jeudi 25 avril ses résultats du 1er partiel 2024. Dix analystes ont contribué à l'élaboration du consensus AWP.

T1 2024E
(en mio CHF)             consensus AWP   fourchette     T1 2023A    estimations

chiffre d'affaires          22'336     22'032 - 22'586    23'470          7


(en %)                                                   T4 2023A

croissance org.               2,8        2,1 -  3,5         7,2          9
croiss. interne réelle (RIG) -0,7       -1,2 -  0,3         0,4         10

FOCUS: les analystes s'attendent à un 1er trimestre 2024 pour le fabricant de KitKat, de Nescafé ou encore de Maggi. Les volumes de ventes - ou la fameuse croissance interne réelle - seront comme d'habitude scrutés de près, le patron de Nestlé, Mark Schneider, ayant déjà prévenu que cet indicateur serait inférieur à celui du dernier partiel de 2023. Il atteignait alors +0,4%, pour la première fois en terrain positif en cinq trimestres.

L'environnement de consommation est moins favorable aux USA, où le groupe génère un tiers de son chiffre d'affaires, tandis que Nestlé Health Science peine. La période comporte aussi un jour ouvré en moins par rapport au dernier partiel de 2023.

Les hausses de prix ont été plus importantes que la RIG pendant huit trimestres. Le dénommé "effet prix" faiblit, après 6,8% au dernier partiel 2023.

OBJECTIFS: pour 2024, Nestlé vise une croissance organique de 4% et une légère augmentation de la marge opérationnelle. Tous les analystes ne sont pas unis sur la question de savoir si la firme au nid pourra atteindre ces objectifs.

D'ici 2025, Nestlé vise autour de 5% de croissance et une marge opérationnelle ajustée entre 17,5 et 18,5%.

POUR MEMOIRE: la nouvelle cheffe des finances Anna Manz, en provenance de la Bourse de Londres, a débuté le 1er mars.

En France, une enquête préliminaire pour tromperie a été ouverte par le parquet d'Epinal (Vosges) à l'encontre de Nestlé Waters, soupçonné d'avoir eu recours à des traitements illégaux pour purifier ses eaux minérales.

Les médias hexagonaux ont aussi dévoilé une expertise réalisée pour le compte de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) qui fait état de contaminations microbiologiques (bactéries coliformes, Escherichia coli, entérocoques) sur des forages où est prélevée l'eau que Nestlé Waters embouteille ensuite sous les marques Hépar, Vittel et Contrex dans les Vosges et Perrier dans le sud de la France. Le rapport pointe aussi la présence de contaminants chimiques, notamment des PFAS, ces polluants dits éternels massivement utilisés par l'industrie, et des pesticides.

Nestlé Waters, filiale hexagonale du géant veveysan, a assuré auprès de l'agence AWP que ses eaux "Hépar, Contrex, Vittel et Perrier peuvent être consommées en toute sécurité". En février, Nestlé a reconnu avoir utilisé des procédés de dépollution interdits pour l'eau minérale Henniez en Suisse, tout comme en France.

La société est aussi critiquée pour l'ajout de sucres dans les produits pour bébés à destination de pays à moindre revenu, selon Public Eye.

Au 17 avril, le programme de rachat d'actions a atteint 17,1 milliards de francs suisses à un prix moyen de 110,60 francs suisses par titre.

COURS DE L'ACTION: l'action Nestlé a perdu plus de 3% depuis le début de l'année, quand le SMI a prix à l'inverse 3%.

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