Le rebond de vendredi aura été bien éphémère et c’est de nouveau en net repli qu’ont clôturé Orpea (-7,35 % à 38,80 euros) et Korian (-6,55% à 19,40 euros) ce lundi sur la place de Paris. Ainsi, ils abandonnent respectivement 44 % et 18 % sur une semaine. La polémique ne retombe pas suite aux graves dysfonctionnements relatés dans un ouvrage intitulé « Les fossoyeurs : Révélations sur le système qui maltraite nos aînés ».

Le journaliste indépendant Victor Castanet y relate de multiples dérives chez Orpea (personnes âgées maltraitées, salariés malmenés, acrobaties comptables et argent public dilapidé) après trois ans d'enquête.

Malgré les multiples démentis apportés par Orpea, la polémique a conduit au limogeage d'Yves Le Masne, le directeur général du groupe.

Il est remplacé avec effet immédiat par Philippe Charrier qui devient PDG. Président non exécutif du conseil d'administration d'Orpea depuis mars 2017, ce dernier aura pour mission " de garantir, sous le contrôle du Conseil, que les meilleures pratiques sont appliquées dans toute l'entreprise et de faire toute la lumière sur les allégations avancées, en s'appuyant en particulier sur les missions d'évaluation confiées par le conseil d'administration à deux cabinets indépendants en cours de désignation ", explique Orpea.

Une tâche qui débutera dès demain puisque les dirigeants d'Orpea sont convoqués par Brigitte Bourguignon, la ministre déléguée chargée de l'Autonomie des personnes âgées, pour s'expliquer.

Les accusations lancées contre Orpea ont attiré l'attention sur l'ensemble du secteur et notamment Korian. Ce week-end, le JDD a rapporté que Claude Evin, ancien Directeur Général de l'ARS Ile-de-France, avait lancé une alerte en 2014 sur des pratiques de rétrocommissions ou marges arrières.

" En mai 2014, l'Agence régionale de santé Ile-de-France a effectivement demandé des explications détaillées aux dirigeants alors en place sur le montant des achats de dispositifs médicaux figurant dans les comptes présentés par les établissements d'Ile-de-France pour 2012 et 2013 ", a réagi Korian.

" Au vu des éclaircissements apportés et après transmission de l'ensemble des contrats passés avec les fournisseurs concernés, aucune sanction n'a été prononcée à l'égard de l'entreprise et l'Agence a clos le dossier en 2015 ", a ajouté le groupe.

Valeurs citées dans l'article : ORPEA, Korian