Paris (awp/afp) - La nervosité des marchés concernant la situation géopolitique au Moyen-Orient s'est atténuée vendredi, les cours du pétrole sont stables et les Bourses évoluent non loin de leurs niveaux de la veille, exceptée le secteur technologique, après les explosions survenues en Iran et imputées à Israël par les Etats-Unis.

L'Iran a minimisé l'impact de ces explosions sans accuser directement Israël, qui ne les a pas revendiquées, et l'agence de presse iranienne Tasnim a indiqué que les installations nucléaires dans la région d'Ispahan sont "totalement en sécurité".

Cela "rend potentiellement difficile pour le gouvernement iranien de justifier d'éventuelles représailles si les événements d'Ispahan continuent d'être rapportés comme une tempête dans une théière", commente Stephen Innes, associé de SPI AM.

Après un bond de plus de 4% vers 03H00 GMT, les prix du pétrole se sont dégonflés. Vers 16H35 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, valait 87,19 dollars (+0,09%) et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, montait de 0,33% à 83 dollars.

"On est vendredi, il y a peu de données macroéconomiques, seulement quelques publications microéconomiques, donc le marché s'est focalisé sur la géopolitique", commente Yann Azuelos, gérant de portefeuille chez Mirabaud.

Il souligne que c'est surtout la hausse des prix du pétrole qui fait peur aux marchés actions. Mais la réaction de l'Iran et la détente des marchés pétroliers font que "la situation géopolitique inquiète moins".

Après de fortes baisses en début de séance, les principaux indices boursiers européens ont terminé dispersés. Paris a fini stable (-0,01%), Francfort a perdu 0,56%, mais Londres a gagné 0,24% et Milan 0,12%. A Zurich, le SMI a gagné 0,59%, soutenu par ses poids lourds Nestlé, Roche et Novartis.

Wall Street a ouvert en ordre dispersé et vers 16H35 GMT l'indice Dow Jones progressait de 0,20%, le S&P 500 cédait 0,82% et le Nasdaq chutait de 1,78%, plombé par Netflix et Meta.

"L'élément d'incertitude géopolitique reste bien présent en tous cas, tout comme celle relative à la réduction des taux d'intérêt", a résumé Patrick O'Hare de Briefing.com.

Il soulignait qu'un des responsables de la banque centrale, Neel Kashkari de l'antenne de Minneapolis, membre non-votant du Comité monétaire cette année, "a suggéré que la Fed pourrait attendre 2025 avant de baisser les taux".

Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts américains à dix ans s'établissait à 4,61% contre 4,63% à la clôture jeudi et l'allemand à même échéance à 2,50%, comme la veille.

Du côté des valeurs refuge, l'or prenait 0,58% à 2.392,85 dollars l'once et le franc suisse 0,31% à 0,9098 franc suisse pour un dollar vers 16H35 GMT.

Netflix fâche le marché ___

L'action de Netflix perdait 8,77% à Wall Street, bien que l'entreprise américaine ait gagné bien plus d'abonnés que ce que le marché anticipait pour le premier trimestre.

Le groupe a annoncé qu'à partir de l'année prochaine, il ne divulguerait plus le nombre de nouveaux abonnements tous les trois mois, une décision que le marché "n'a pas appréciée", selon Sophie Lund-Yates, de Hargreaves Lansdown.

Meta lâchait 3,77% après avoir gagné autant la veille à la suite de la mise en service d'une nouvelle version de son assistant d'intelligence artificielle générative Llama 3.

L'Oréal s'envole à Paris ___

L'Oréal a pris 5,04% à Paris, le marché saluant les résultats du premier trimestre du géant français des cosmétiques supérieurs aux attentes des analystes.

Dans un secteur de la beauté marqué par "des craintes d'un ralentissement du marché, ce résultat devrait entraîner une forte réaction positive de l'action" vendredi, annonçaient les analystes de Jefferies après la publication de L'Oréal.

afp/rp