BRUXELLES, 18 février (Reuters) - Le projet ambitieux de taxe européenne sur les transactions financières sera très probablement élagué, des propos tenus par le ministre allemand des Finances laissant entendre qu'il devrait être mis en oeuvre de manière très progressive, en ne touchant que les actions dans un premier temps.

Mis sur la table au plus fort de la crise financière, le principe d'une taxe prélevée sur chaque transaction n'a pas eu le succès escompté par ses promoteurs, qui ont toutefois fini par rallier à leur cause onze Etats, dont l'Allemagne et la France.

Les retouches au projet, attendues de longue date, seraient une victoire pour le secteur bancaire et les sociétés de courtage qui se sont battus contre le projet.

Si certains ont souligné que la collecte de la taxe soulèverait un certain nombre de difficultés, Paris et Berlin se sont en plus opposés sur les modalités de sa mise en oeuvre, notamment sur la question de savoir si elle doit concerner les produits dérivés, ce que refuse la France.

L'année dernière, des hauts fonctionnaires européens ont commencé à réfléchir à un assouplissement du dispositif initialement projeté, qui pourrait passer par une taxation des seules actions dans un premier temps, avant une généralisation progressive aux autres catégories de produits financiers.

Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances, a semblé soutenir cette approche mardi, estimant qu'une mise en place progressive serait meilleure qu'un abandon pur et simple, avec une application aux actions puis aux dérivés.

"Nous savons que l'approche pas à pas n'est pas la meilleure, mais c'est mieux que rien", a dit Wolfgang Schäuble, ajoutant qu'un consensus se dessinait en faveur d'une mise en place par étapes.

Refusant de détailler un quelconque calendrier, il a cependant déclaré que Paris et Berlin allaient s'accorder sur les contours de la taxe lors du Conseil des ministre franco-allemand prévu mercredi.

Les deux pays souhaitent aboutir à un accord avant les élections européennes de mai, a dit un responsable français en amont de la réunion.

(John O'Donnell, Nicolas Delame pour le service français, édité par Marc Angrand)