(actualisé avec précisions)

LA HAVANE, 11 septembre (Reuters) - Les autorités cubaines ont annoncé vendredi que 3.522 prisonniers seraient amnistiés à l'occasion de la visite du pape François, prévue du 19 au 22 septembre.

Le gouvernement communiste de l'île avait pris une décision similaire lors de la venue du prédécesseur de François, le pape Benoît XVI, en 2012.

En 1998, la visite pontificale de Jean Paul II avait elle aussi donné lieu à des libérations de détenus.

La Havane évoque des grâces pour raisons humanitaires.

D'après les médias officiels cubains, seront notamment concernés les prisonniers âgés de soixante ans et plus, ceux de moins de vingt ans purgeant une première peine de prison, les malades chroniques et les femmes.

Les prisonniers libérables en 2016 et les détenus étrangers dont le rapatriement est assuré seront aussi élargis.

Seront en revanche exclus les criminels de droit commun condamnés pour meurtre, viol, abus sur enfant, vol de bétail, trafic de drogue et atteintes à la sécurité de l'Etat.

Ce dernier critère semble exclure une partie de la soixantaine de détenus considérés comme des prisonniers politiques par la Commission indépendante des droits de l'homme et de la réconciliation nationale.

De fait, selon la Commission des droits de l'homme et de la réconciliation nationale, un organisme dissident, aucun des prisonniers grâciés ne semble figurer sur la liste des 60 opposants politiques qu'elle a dressée.

La Commission dit qu'elle continue d'examiner les 129 pages sur lesquelles figurent les noms des grâciés. Reuters, qui a pu la consulter, a trouvé un nom correspondant à la liste de la Commission, mais selon cette dernière, il s'agit d'un homonyme incaréré pour des faits différents.

L'Union patriotique de Cuba (UNPACU), la plus importante des organisations dissidentes cubaines, a elle aussi identifié un des graciés comme étant un opposant puisqu'il a découvert l'activisme politique en prison. (Daniel Trotta; Henri-Pierre André et Nicolas Delame pour le service français)