Madrid (awp/afp) - La croissance du produit intérieur brut (PIB) de l'Espagne ralentit très légèrement au troisième trimestre de 2016, s'établissant à 0,7% par rapport au trimestre précédent, selon des données définitives publiées jeudi par l'Institut national de la statistique (INE).

La croissance donne des signes de léger ralentissement, alors qu'elle s'établissait à 0,8% au deuxième trimestre. Sur un an, la croissance reste robuste à 3,2%, bien au-dessus de la moyenne de la zone euro (1,6%), selon les données d'Eurostat.

Pour le seul troisième trimestre, elle est également au-dessus de la moyenne de la zone euro qui est de 0,3%.

L'INE confirme ainsi les estimations livrées à la fin octobre. La croissance continue à être alimentée par la consommation interne, même si celle-ci fléchit: les dépenses de consommation des ménages enregistrent par exemple une hausse de 0,6% au troisième trimestre contre 0,7% entre avril et juin.

Un coup de frein est enregistré en matière d'investissements, avec une croissance de 0,1% seulement contre 1,1% au deuxième trimestre.

L'économie espagnole enregistre ainsi son douzième trimestre consécutif de croissance depuis la fin 2013, après une descente aux enfers entamée en 2008 qui a conduit l'Espagne à des taux de chômage record. A l'heure actuelle, celui-ci reste d'ailleurs élevé à 18,9% de la population active.

Selon les prévisions de sa Banque centrale, le PIB devrait continuer à croître en 2017, mais à un rythme moindre, car elle ne profitera plus des vents arrières favorables représentés notamment par la chute des cours du pétrole et l'euro faible.

Le ministre de l'Economie Luis de Guindos table cependant sur une croissance de 2,5% l'an prochain, 0,2 point de plus que prévu initialement.

Ces données sont au coeur des négociations actuellement en cours entre les différentes forces politiques et le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy pour l'élaboration du budget de 2017 dans un contexte européen qui réduit considérablement sa marge de manoeuvre.

L'Espagne s'était en effet engagée auprès de la Commission européenne à réduire son déficit public à 3,1% du PIB en 2017 contre 4,6% à la fin 2016, ce qui suppose d'importantes économies ou des hausses d'impôts.

Or, l'opposition de gauche (socialistes et Unidos Podemos, de gauche radicale) refuse cependant le retour des coupes claires imposées par le premier gouvernement de M. Rajoy, entre 2011 et 2015.

Avec une croissance moins vive, l'objectif sera d'autant plus difficile à réaliser.

afp/al