PARIS, 14 janvier (Reuters) - Voici les principales réactions politiques et syndicales à la troisième conférence de presse de François Hollande au cours de laquelle il a promis un effort de 50 milliards d'euros sur les dépenses publiques et précisé son "pacte de responsabilité".

JEAN-FRANCOIS COPÉ, président de l'UMP, lors d'un point de presse :

"François Hollande a fait du François Hollande. Des v÷ux pieux, du flou, des usines à gaz, des restes de vieille doctrine socialiste derrière des mots destinés à rassurer les entrepreneurs français déboussolés".

"Pensez-vous M. le président qu'une baisse hypothétique de 10 milliards d'euros de charges d'ici trois ans est à la hauteur de l'enjeu pour redonner de la compétitivité aux entreprises?"

"J'ai vu que le président ne prenait aucun engagement précis sur le calendrier. Il dit 'd'ici 2017'. On voit donc très vite que la mystification se précise".

"A aucun moment il n'a été concret sur les baisses de dépenses publiques, comme d'habitude".

JEAN-LOUIS BORLOO, président de l'UDI, dans un communiqué :

"Le président de République confirme ses aveux du 31 décembre dernier et notamment le fait d'avoir nié l'ampleur de la crise économique et sociale. Il a même avoué ne pas avoir choisi les bons outils" mais si le Pacte de responsabilité "contient des mesures concrètes, effectives et allant dans le bon sens, nous le soutiendrons".

MARINE LE PEN, présidente du Front national, dans un communiqué :

"François Hollande a cherché à reprendre la main en noyant les Français dans un flot d'annonces, le tout avec un ton martial qui frisait le ridicule tant il a en réalité perdu son autorité."

"Ces annonces sont à la fois vaines, parce qu'aucune ne débouchera sur une amélioration de la situation de la France et des Français. Mais elles sont aussi révélatrices d'une fuite en avant dans l'ultralibéralisme".

JEAN-MARC AYRAULT, Premier ministre, sur les chaînes de télévision:

"Ce chantier maintenant engagé, c'est à nous maintenant de le réussir, qui se conclura par la conférence sociale et puis l'approbation par le Parlement (...)Donc, c'est un vaste mouvement que le président propose, c'est un changement de braquet qui vient consolider tout ce que nous avons entrepris".

JEAN-PIERRE BEL (PS), président du Sénat, dans un communiqué:

"Salue l'offensive courageuse lancée par le Président de la République dans la bataille pour l'emploi, fondée sur un contrat social ambitieux entre les pouvoirs publics, les entreprises et les salariés et sur un effort poursuivi de simplification. Jean-Pierre Bel appuie le grand mouvement structurel de réforme de l'État qui doit permettre de réduire les dépenses publiques tout en préservant notre modèle social."

JEAN-LUC MELECHON, co-président du Parti de gauche, sur twitter :

"Vite, une large opposition de gauche au Parlement et dans la rue contre ce programme de droite ! (...) Tromperie assumée : #Hollande et #Gattaz, c'est du sérieux. Que les élus #PS et #Verts rompent les rangs !"

PIERRE LAURENT, sécrétaire national du PCF, dans un communiqué :

"C'est un véritable 'pacte d'irresponsabilité sociale' qu'a présenté François Hollande au cours de sa conférence de presse. Ses annonces sont une attaque profonde, un dynamitage en règle du modèle social et républicain français.

"En proposant la fin des cotisations familiales patronales, le président de la République a répondu à une vieille exigence de classe du Medef".

CGT, dans un communiqué :

François Hollande "annonce formellement la fin du financement de la politique familiale par les entreprises. La CGT dénonce et s'oppose à ce nouveau désengagement des entreprises de la solidarité nationale. "

"Son crédo, la réduction des charges pour améliorer les marges des entreprises, nous mène droit dans le mur. Rien ne garantit que l'augmentation des marges des entreprises conduise à la hausse de l'investissement et de l'emploi.

FORCE OUVRIERE, dans un communiqué :

"Le président de la République a confirmé le caractère libéral de la politique économique mise en ÷uvre : la demande, donc les salaires, étant totalement dépendante de l'offre."

"Oubliant de citer le pacte budgétaire européen qui conditionne cette politique, le Président de la République a confirmé ce qui s'apparente à un marché de dupes, le pacte prenant des allures d'unité nationale et de confusion des responsabilités avec risque d'instrumentalisation et de politisation."

LA CFDT, dans un communiqué :

"Le président de la République a dessiné un cadre pour le Pacte de responsabilité qu'il avait annoncé lors de ses v÷ux. Ce cadre donne du sens et des objectifs pour la mobilisation de chacun des acteurs. La CFDT se mobilisera pour l'emploi en étant exigeante sur le contenu du volet social, qui reste à définir jusqu'à la conférence sociale."

LA CGPME, dans un communiqué :

"La baisse du coût du travail à travers la fin, annoncée pour 2017, des cotisations patronales famille marque également un cap à inscrire plus largement dans une réflexion sur le mode de financement de la protection sociale actuellement basé à 77% sur les revenus du travail."

"Si l'on peut saluer les 50 milliards de réduction de dépenses publiques à horizon 2017, il conviendra tôt ou tard de poser clairement la question du poids de la fonction publique."

LE CLUB DES ENTREPRENEURS, dans un communiqué :

"Nous attendions de nouvelles mesures de simplification en matière d'entrepreneuriat. Nous accueillons avec enthousiasme l'aboutissement d'un projet porté depuis de nombreuses années par notre Club."

ASSOCIATION DES RÉGIONS DE FRANCE, dans un communiqué :

"Les régions se félicitent de sa volonté d'une clarification stricte des compétences entre collectivités territoriales, de l'attribution aux régions de nouvelles compétences et du pouvoir règlementaire local d'adaptation des lois".

"Mettre fin aux doublons entre les collectivités territoriales, et entre les collectivités territoriales et l'Etat, est une source d'économies mais aussi d'amélioration de l'efficacité de l'action publique". (Gérard Bon, avec Emile Picy, édité par Sophie Louet)