PORT-AU-PRINCE, 17 janvier (Reuters) - Le président haïtien Michel Martelly a annoncé vendredi son intention de former un gouvernement de consensus d'ici les prochaines 48 heures, s'exprimant quelques jours après la dissolution du parlement du pays.

Lors du discours à une nation en proie à une crise politique depuis trois ans, Michel Martelly a ajouté qu'il allait mener le pays vers la tenue de nouvelles élections législatives, ce qui constitue l'une des principales revendications de l'opposition.

S'exprimant devant des dirigeants politiques et des membres du corps diplomatique, le président haïtien a précisé qu'il nommerait d'abord un nouveau Premier ministre avant d'utiliser ses pouvoirs exécutifs pour désigner un gouvernement et une nouvelle autorité électorale.

"La faiblesse de nos institutions et en particulier l'échec de la (...) législature, ne peut plus durer. Il y a urgence à corriger ces défauts le plus vite possible car le plus grand perdant de cette crise reste la nation haïtienne", a déclaré Michel Martelly.

En temps normal, le Premier ministre et l'autorité électorale devraient être avalisés par le Parlement. Mais, depuis la dissolution de ce dernier, Michel Martelly doit gouverner par décret.

Cela fait trois ans que les Haïtiens attendent l'organisation d'élections législatives et municipales.

Le mois dernier, Michel Martelly, accusé de corruption et d'autoritarisme par ses détracteurs, a tenté de calmer l'opposition en choisissant l'ancien maire de Port-au-Prince Evans Paul comme Premier ministre mais le Parlement a refusé de confirmer ce choix.

Haïti, Etat le plus pauvre du continent américain, peine toujours à se remettre du tremblement de terre de 2010 qui l'a ravagée, détruisant une grande partie de la capitale Port-au Prince. (Amelie Baron, Benoît Van Overstraeten pour le service français)