Milan (awp/afp) - Plus de la moitié du capital des groupes italiens cotés à Milan est désormais entre des mains étrangères, une première, a indiqué mardi l'Union nationale des entreprises italiennes (Unimpresa), en s'inquiétant de cette évolution.

Selon un rapport du centre d'études d'Unimpresa, qui se base sur des données de la Banque centrale italienne, la part possédée par des groupes étrangers dans les entreprises cotées italiennes est passée de 47,95% en décembre 2014 à 51,40% en décembre 2015.

"Les investisseurs étrangers ont dépassé en 2015, pour la première fois, 50% du capital détenu dans le Made in Italy à Piazza Affari", a souligné Unimpresa.

La capitalisation des entreprises italiennes cotées à Milan a augmenté de 17,78% sur un an (+81 milliards d'euros), à 538 milliards. Le capital détenu par des groupes étrangers a bondi dans le même temps de 26,27% (+57 milliards), à 276 milliards d'euros (soit 51,4% du total).

Concernant l'ensemble des sociétés anonymes (SA) italiennes (cotées et non cotées), 24,51% du capital est entre des mains étrangères (contre 22,78% en décembre 2014) tandis que 43,27% est encore détenu par les familles (contre 44,32% un an plus tôt). La valeur totale de ces entreprises a augmenté sur un an de 7,51%, à 2.060 milliards d'euros.

"Si, d'un côté, nous évaluons positivement l'augmentation de la valeur des entreprises italiennes, de l'autre, nous devons regarder avec attention la présence des (groupes) étrangers et comprendre jusqu'à quel point il s'agit d'investissements utiles au développement et où finit l'activité spéculative", a commenté le président d'Unimpresa, Paolo Longobardi, cité dans le communiqué.

"Nous sommes préoccupés car souvent les colosses financiers internationaux achètent à des fins spéculatives et non pour investir" avec une "perspective de long terme", a-t-il ajouté.

afp/rp